Fin 2014, où en est-on avec George Orwell ?

Ma première analyse d’expert date du 6 septembre 2010 et parle d’Eric Schmidt, le directeur de Google, qui s’imaginait être le fils spirituel de George Orwell. George Orwell est cet écrivain anglais qui a dépeint en 1948 le monde futuriste de 1984 (inversion des deux derniers chiffres), un monde où tout est contrôlé par la police de la pensée qui traque ceux qui sont déviants de la pensée unique imposée par le pouvoir et les vaporise, une jolie façon de dire les supprime. Evidemment, personne ne veut de ce monde qui laissait à penser à l’époque ce que pourraient devenir les pays soviétiques. C’était la guerre froide.

1984, c’était il y a 30 ans. 1948, c’était il y a presque 70 ans. Qu’en est-il aujourd’hui de ce monde dirigé par la police de la pensée unique ? Ce n’est clairement pas le monde soviétique qui fait maintenant partie des gentils. Et pourtant, les prédictions de George Orwell n’ont jamais été aussi d’actualité et la police de la pensée unique vient de notre monde occidental à nous. Nous avons créé ce monstre. Nous vivons en plein dedans. Analyse. Très longue analyse…

Big brother is watching you

« Big brother is watching you » est la célèbre phrase de ce roman. Le monde est surveillé. Il y a des caméras partout qui épient tous les faits et gestes de chacun afin de détecter les déviants. Cette phrase a même inspiré un jeu et le genre que l’on appelle télé réalité : « Big brother ». En France, son nom était « Loft Story » diffusé sur M6 et rendu célèbre notamment par la scène de la piscine avec Loana. Je me délecte de vous partager une photo récente de Loana. La pauvre, la piscine est bien loin.

Pendant plusieurs années, on a surveillé 24/24 des groupes de jeunes. « Loft Story », « Nice People », « Star Academy », « Secret story » et j’en passe. Ces émissions sont toutes basées sur le même concept : observé tout le monde. Ce genre est maintenant passé de mode ou presque, les chaînes secondaires de la TNT s’en délectent encore. On a compris. Cela n’a finalement pas grand intérêt. Et puis, ils étaient tous volontaires. Ce n’est qu’un jeu.

Où en sont les prédictions d’Eric Schmidt ?

Il prédisait que le concept du moteur de recherche allait devenir obsolète. En surveillant tout l’activité de l’internaute, il va le comprendre et anticiper ses besoins. Que s’est-il passé ?

Google a inventé Google Now, l’application d’information instantanée qui met en avant les articles qui vous plaisent, avant même que vous le sachiez. Bingo ! Google Chrome est le navigateur le plus populaire, devant l’historique Internet Explorer et le libre Firefox. Toutes vos navigations faites avec Chrome sont directement envoyées à Google. Android est le système pour smartphone et tablettes le plus populaire. Le navigateur par défaut d’Android est Chrome. Chrome OS est le système d’exploitation pour ordinateurs portable. Les ordinateurs portables sous Chrome OS sont semble t’il les meilleures ventes aux USA sur Amazon en ce noël 2014. Gmail gère le plus grand nombre d’adresses Email dans le monde, plus de 400 millions. Maps est l’application de cartographie la plus utilisée. Avec sa fonction de navigation qui fonctionne sur n’importe quel smartphone, elle a remplacé tous les GPS autonomes dans les voitures. L’ensemble des positions géographiques sont mémorisées 24h/24, Google sait ainsi à chaque instant de la journée où vous êtes. L’application communautaire Waze, également propriété de Google, permet de savoir à tout instant où sont les dangers sur la route : voiture sur le bas côté, radars fixes et mobiles, embouteillages. Le projet Google Genomics dont je parlais dans un article daté du 8 novembre 2014, s’attaque à la cartographie complète de tout l’ADN de l’espère humaine. Cloud oblige, le stockage n’est plus un problème !

Sa prédiction de 2010 s’est donc entièrement réalisée !

Sa seconde prédiction était que les jeunes d’aujourd’hui devraient probablement changer d’identité arrivé à leur majorité pour se refaire une vie numérique car ils ne seraient pas fiers des traces qu’ils ont laissées durant leur jeunesse. Ce sujet a été le débat de l’année 2014 avec la loi sur le droit à l’oubli et le nombre de requêtes record émanant de la France.

Sa seconde prédiction de 2010 s’est donc entièrement réalisée ! Carton plein !

Si vous voulez comprendre Google en chiffres, lisez ce récapitulatif des chiffres de Google en 2014.

GAFA, le nouvel acronyme à la mode

GAFA est le nouvel acronyme à la mode. Il a été popularisé par ces géants Américains qui pratiquent en Europe une telle optimisation fiscale qu’ils ne paient aucun impôt sur les revenus générés en Europe. A l’époque où l’Europe cherche en vain des sources de financement, cela fait tache. GAFA signifie Google Apple Facebook Amazon. Bizarrement, Microsoft, l’ancienne société technologique convaincue par le passé d’abus de position dominante avec Windows ne fait plus partie de ce top 4.

Faisons un tour d’horizon de ces 4 (ou 5) sociétés du coté de leurs ambitions Orwellesques.

Google, leader à peu près partout

Pour Google, nous en avons déjà parlé, c’est carton plein ! Leader du moteur de recherche, leader de la gestion des mails, leader du système d’exploitation sur smartphone et tablette, leader de la navigation sur Internet, leader de la navigation GPS et en passe de devenir leader sur les systèmes d’exploitation pour ordinateurs ainsi que sur la cartographie du génome humain, sans parler des nombreux autres projets que je n’ai pas cité et ceux qui sont en gestation.

Tous ces projets mis bout à bout permettent à Google de tout savoir sur tout le monde !

Les détracteurs de Google disent qu’il n’a pas réussi à supplanter Facebook, le leader incontesté des réseaux sociaux. Sa solution Google Plus est malgré tout numéro 2 au monde en nombre d’utilisateurs mais il est vrai que les utilisateurs y sont plutôt passifs.

Apple, la société la plus rentable du monde

L’iPhone a révolutionné l’usage du téléphone mobile ce qui a permis à Apple d’avoir une longueur d’avance. Ses concurrents n’avaient pas d’offre alternatives à proposer. Apple est ainsi devenir leader du marché mobile, prenant ainsi la place de l’incontesté Nokia, une société qui n’existe plus aujourd’hui dans ce domaine.

Aujourd’hui, le système iOS de l’iPhone a été supplanté par Android, mais ce n’est pas grave pour Apple. Son business modèle est différent : la maîtrise à la fois du système d’exploitation et du matériel. L’un est optimisé pour mieux fonctionner avec l’autre et vice versa. En plus de faire des marges sur l’un et sur l’autre, Apple a de plus une politique de prix plutôt élitiste, ce qui fait d’elle la société la plus rentable et la plus riche du monde, devant même le pétrolier Exxon.

Apple n’est dont pas le premier du marché des systèmes d’exploitation sur smartphone et sur tablettes, ni d’ailleurs sur ordinateur, mais son parc d’utilisateurs augmente sans cesse et ses bénéfices avec. Les clés de son succès ? Une ergonomie toujours soignée, du matériel toujours très beau, jamais de compromis sur la qualité et un écosystème centré sur les produits de la marque qui fait que, une fois qu’on y est entré, il est difficile d’en sortir.

Difficile, voire impossible ! Prenons par exemple l’affaire des iMessages. Pour éviter à ses clients de payer à chaque SMS envoyé, il n’y avait pas d’offres illimitées à l’époque, Apple a mis en place la solution iMessages. Les iMessages transitent par Internet et passent par ses serveurs au lieu de ceux de l’opérateur mobile et sont ainsi transmis gratuitement entre deux utilisateurs d’iPhone. Oui, mais comment savoir si on peut envoyer un iMessage au lieu d’un SMS ? C’est automatique ! Apple sait qui possède un iPhone et décide donc d’envoyer des iMessages à chaque fois que les deux correspondants sont équipés d’iPhone. Cette solution que j’ai testée à l’époque a une limitation importante : si vous n’avez pas d’accès à Internet sur votre smartphone, par exemple lorsque vous êtes à l’étranger et que vous n’avez pas activé le roaming, ou que vous êtes en France dans un lieu avec peu d’antennes 3G ou 4G, les messages ne sont pas transmis alors que vous auriez pu envoyer un SMS qui lui serait arrivé. Visiblement, ça ne dérange pas les clients de la pomme.

Mais ce n’est pas là qu’est l’affaire ! Apple n’a pas prévu le cas des clients qui pourraient avoir un jour envie de passer d’un iPhone vers un téléphone concurrent. Lorsque votre numéro de téléphone est marqué comme ayant possédé un iPhone, c’est pour la vie ! Conséquence : en quittant l’iPhone, vous ne recevrez plus jamais de messages en provenance de personnes ayant un iPhone. Si vous voulez continuer à les recevoir, il suffit que vous rachetiez un iPhone ! Une vraie prison ! Il aura fallu qu’une association de consommateurs Américain aille en justice pour imposer à Apple de corriger ce qu’il a appelé être un simple bug ! Pirouette facile. Ce qu’on retiendra surtout, c’est qu’Apple ne réagit aux atteintes à la liberté individuelle qu’une fois qu’il est poursuivi en justice par une communauté suffisamment grande. Sinon, il fait la sourde oreille.

Le vaisseau phare d’Apple, ce n’est pas iOS comme on pourrait le penser, mais l’App store, cette boutique en ligne qui permet d’acheter en un clic musiques, films et applications. A la différences des magasins traditionnels, tout ce qui y est vendu est dématérialisé. Les produits sont donc disponibles instantanément, sans frais d’envoi ni de coût logistique pour Apple. C’est le carton plein pour les bénéfices. Mais pour en bénéficier, il faut remplir une condition : avoir un produit Apple ! Cette dernière règle a été toutefois assouplie pour la musique et les fims.

Apple, tout comme Google, a son propre écosystème : Webmail, Cloud, applications bureautique, système d’exploitation pour ordinateurs, tablettes et smartphones, cartographie et navigation, navigateur Internet… Son offre est un parfait doublon de celle de Google, optimisée pour ses clients. Ainsi, si un client souhaite quitter Apple, il faut qu’il quitte tout cet écosystème et transférer ses données vers le nouveau. Ce n’est pas une mince affaire. La plupart des clients ne s’y risquent pas et restent chez Apple.

Apple, tout comme Google, enregistre tout ce que vous faites et ainsi vous connait parfaitement. Il peut ainsi proposer des produits adaptés à vos usages et vous enfermer plus encore dans son écosystème.

Là encore, carton plein pour Apple !

Facebook, le réseau social envahissant

Parlons maintenant de Facebook, le réseau social où l’on dit tout de soi… et après, on se plaint qu’il sait tout de vous. Tous les six mois, le même marronnier ressort : les conditions d’utilisation ont changées et portent atteinte aux libertés. A chaque fois, c’est la même chose. Les juristes crient à l’illégalité. Des class actions se forment. Et rien ne change. Il y a parfois des chaines de messages très drôles comme l’un des plus récents où l’on faisait croire qu’en mettant dans son statut que l’on n’était pas d’accord avec les nouvelles conditions générales, celles-ci ne s’appliquaient pas. Juridiquement amusant.

Facebook ne produit aucune donnée. Son business est basé sur les données que vous lui donnez : messages, photos mais aussi données de localisation et surtout vos goûts grâce au très populaire bouton « J’aime » qu’il est si facile de cliquer. Il est partout. Sur Facebook bien sur, mais aussi sur tous les autres sites où figurent ce qu’on appelle des widgets sociaux. C’est pratique, on peut cliquer à tout moment sur le bouton J’aime. C’est surtout un moyen pour Facebook de savoir sur quels sites vous allez et ainsi mieux cibler ses publicités.

Facebook est présent dans bien d’autre domaines, comme par exemple avec l’application Moves qui compte vos pas et vous permet de s’occuper de votre santé. C’est très à la mode en ce moment. C’est surtout un moyen pour lui d’enregistrer tous vos déplacements et savoir exactement où vous êtes à tout instant, comme Google et Apple.

Il s’est également attaqué à la problématique de la gestion des mots de passe. Pour accéder à n’importe quel site, il faut un mot de passe. Trop de mots de passe tue les mots de passe. Pourquoi ne pas avoir un identifiant unique ? C’est ce qu’il propose et nombre d’applications ne permettent une connexion que via Facebook quitte à perdre des clients qui ne sont pas sur ce réseau. Pour Facebook, c’est tout bénefices : il sait exactement quelles applications vous utilisez et quand vous les utilisez.

Facebook est le lieu obligatoire pour faire ses campagnes publicitaires. C’est devenu un réseau indispensable. Si vous n’y êtes pas, vous n’existez tout simplement pas. Alors tout le monde y va. Juste pour exister. Cela entretient le réseau.

Facebook pratique le mélange des genres. Les publicités sont maintenant placées dans votre fil d’actualité au milieu des messages publics de vos amis. Vous les voyez mieux et vous avez tendance à cliquer plus dessus. C’est bon pour lui, même si cela ne l’est pas forcément pour vous. Car en contrepartie, il n’affiche pas certains messages de vos amis, pour ne pas vous encombrer de choses inutiles. Et si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à partir. Du haut de ses 1,35 milliards d’utilisateurs, vous perdrez beaucoup.

Voici un autre fait divers amusant. Certains se sont insurgés sur le fait qu’il gardait également les messages que vous avez commencé à écrire et que vous n’avez finalement pas publié. Mais là encore, il se nourrit de tout ce que vous écrivez car il ne gère rien d’autre. En conservant ses messages, il peut savoir ce qui vous embarrasse.

Parfois ses algorithmes automatiques sont malheureux comme cet exemple de rétrospective 2014 qui a mal tourné pour un internaute puisqu’il avait mis en avant le décès de sa fille. Il ne sait pas encore différencier les bonnes nouvelles des mauvaises, mais je suis certain que ce sujet est déjà en cours d’étude et qu’une solution arrivera prochainement.

Donc, pour Facebook aussi, carton plein !

Amazon, la boutique qui fait la loi

Amazon a fait sa fortune sur sa capacité à stocker le plus grand nombre de produits et à les distribuer le plus rapidement possible. C’est également un partenaire de confiance car, en cas de panne, les retours sont vraiment facilités.

Il a surtout été rendu célèbre par ses bras de fer avec ses fournisseurs pour leur imposer des règles que ces derniers n’étaient pas prêts à accepter. Le plus connu en France a été celui avec les éditeurs de livres, Hachette en tête. Avec Hachette, tous les coups sont permis pour le faire plier. Et au final, c’est ce dernier qui a cédé, un accord est survenu.

Voici un petit résumé de ce qu’Amazon essaye d’imposer à ses fournisseurs. Pour pouvoir vendre un livre physique, il faut au préalable que les fichiers source lui soit envoyé afin qu’il puisse assurer lui-même la réimpression du livre lorsqu’il sera épuisé chez l’éditeur. Quand on sait qu’un livre n’est disponible que pour une très courte période, sauf le mien, cette initiative est très louable pour les clients. Mais elle l’est encore plus pour Amazon qui, lorsqu’il assure l’impression, touche la commission généralement dévolue à l’imprimeur et dont il fixe lui-même le montant.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là car, une fois en possession des fichiers source, il est facile de faire du livre une version électronique, notamment pour les Kindle, la tablette de lecture maison. C’est là qu’a lieu le second point d’échoppe. Amazon souhaite imposer le prix des livres électroniques, à un prix bien inférieur à ce que souhaitent pratiquer les éditeurs français. Quelques articles expliquent parfaitement la situation, notamment sur le Monde, le nouvel Obs et les crises. Pour rappel, la loi Lang de 1982 a permis aux éditeurs d’imposer les prix qu’ils souhaitent sur les livres, les libraires ne pouvant pratiquer qu’une réduction d’au plus 5%.

Pour imposer ses idées, Amazon a eu vis à vis d’Hachette des pratiques que certains pourraient dire de déloyales. Les produits à paraître n’étaient pas référencés et ceux qui étaient en vente n’étaient pas mis en avant, toujours indisponibles avec des délais de livraison importants, incitant les internautes à ne pas les acheter. Cela a eu un impact financier énorme pour Hachette qui a été contraint de céder.

Dernier affront en date, Amazon a annoncé une nouvelle offre : l’accès illimité aux livres moyennant un abonnement mensuel fixe, comme ce qui se pratique actuellement pour la musique et le cinéma. Cette offre est très logique car elle est dans la tendance actuelle du tout dématérialisé, mais l’industrie du livre, habituée au tout matériel, prend cela comme un choc. Elle avait été jusque là été épargnée par ce mouvement mondial qu’est Internet.

Coté clients, Amazon sait bien évidemment tout de vous. Votre adresse, votre numéro de carte bleue qui est mémorisée pour faciliter vos futurs achats, vos amis à qui vous envoyez des cadeaux ainsi que les produits qui sont susceptibles de vous intéresser.

Pour Amazon aussi, c’est carton plein !

Microsoft, le challenger

Il est amusant d’associer le terme de challenger à Microsoft, mais c’est une réalité. Anciennement hégémonique avec Windows, Internet Explorer et Office, Microsoft cherche à retrouver toute sa splendeur. Et il a du mal !

Il reste leader sur le marché des systèmes d’exploitation pour ordinateur, mais a du mal à s’imposer sur les smartphones et les tablettes. Internet Explorer, décrié par tous les développeurs pour sa faible compatibilité avec les standards, et pourtant leader incontesté à l’époque, il est maintenant troisième du classement des navigateurs. Des offres concurrentes sérieuses à Office commencent à exister un peu partout. Microsoft est attaqué de toutes parts.

Comment faire pour s’en sortir ? Innover tous azimuts et copier les recettes des autres. Pour imposer son système d’exploitation sur les smartphones et les tablettes, Microsoft a créé Surface, une tablette qui fonctionne sur Windows 8, la nouvelle version de son système d’exploitation phare adapté à l’usage tactile. Avec Windows 10, nous connaîtrons la fusion totale de l’OS qui sera compatible tous supports (ordinateurs, smartphones et tablettes). Microsoft est également devenu constructeur de smartphones après avoir racheté l’ancien leader Nokia. Bien entendu, tous les smartphones sont sous Windows 8.

Et pour faire comme les autres, Microsoft est partout : dans le webmail avec Outlook, anciennement Hotmail, dans les moteurs de recherche avec Bing, dans la cartographie et la navigation avec Bing Maps et même dans le magasin en ligne avec Windows Store. Oui, mais voila, tous ces services sont encore peu utilisés. Comment faire pour se démarquer ?

Proposer une offre que les autres n’ont pas : les clients Office 365, l’offre de location d’Office, bénéficient dorénavant d’un espace de stockage illimité sur son Cloud OneDrive et d’une heure de téléphonie gratuite avec Skype, tout ça pour 69 Euros par an.

Une offre alléchante sur le papier, mais bien sombre dans la réalité. Car, comme je l’ai mentionné dans une récente analyse d’expert, le Cloud c’est l’enfer ! 2 ans de récit vécu, Microsoft se permet non seulement de regarder le contenu de vos fichiers, mais en plus de juger s’ils sont dignes d’être hébergés par eux. Si vous avez le moindre fichier qui ne correspond pas à leurs règles d’usage, votre compte est clôturé sans avertissement et sans possibilité de corriger le tir et surtout, l’argent que vous avez versé pour le service ne vous est pas rendu. Vos données personnelles légitimes deviennent inaccessibles. La meilleure preuve que la police de la pensée, inventée par George Orwell dans sans roman 1984 existe bien en 2014 !

Pour comprendre à quel point ce comportement est grave, imaginez que vous utilisez les Emails de Microsoft et que vous recevez un Spam avec en pièce jointe un document qui ne plait pas à Microsoft. Vous n’y êtes pour rien, vous n’avez rien publié, et vous êtes bannis. Tout votre historique de mails et vos contacts deviennent instantanément inaccessibles. Est-ce tolérable ?

Concernant Microsoft, carton rouge pour les libertés individuelles !

Youtube, c’est bizarre

Youtube est très bizarre car il décide lui aussi quelles sont les vidéos dignes d’être sur Youtube et celles qui ne le sont pas. Mais la manière dont cela est fait laisse perplexe.

Ainsi, la vidéo de la décapitation d’un otage n’est pas censurée bien que très violente. On s’attendrait au contraire.

D’un autre coté, la vidéo que j’ai prise lors du mariage de mon cousin et que je n’ai pas diffusée publiquement a été censurée sous prétexte que je portais atteinte aux droits d’auteurs. Effectivement, dans la vidéo, je montrais la piste de danse et il y avait forcément de la musique commerciale. Et pourtant, cette même chanson existe dans des milliers d’autres vidéos Youtube qui elles ne sont pas censurées.

J’ai créé une chaîne TV « Fan Club Friends TV » car je possède plein d’enregistrements et de montages inédits de la série américaine Friends. A l’occasion de ses 20 ans d’existence, je me suis dit qu’il était temps de partager cette base d’information. Je ne porte atteinte aux droits de personne car ces montages n’existent pas dans le commerce. Et bien Youtube ne pense pas pareil. L’une des premières vidéos que j’ai diffusée, composée uniquement de scènes inédites, a été censurée par Youtube, là encore pour des raisons de droits. Et pourtant, il existe pléthore de montages basés sur des inédits de Friends qui eux ne sont pas censurés.

Allez comprendre ! 

Twitter, le cœur du monde

Plus tôt dans l’année, j’ai assisté à une conférence sur Twitter où j’entendais que Twitter était le cœur du monde. Quand le monde éternuait, on le savait sur Twitter en premier. L’orateur a mentionné l’exemple d’une personne qui a su sur Twitter qu’un tremblement de terre avait lieu avant même qu’il le ressente lui-même. La propagation a été plus rapide sur Twitter que dans la vie réelle.

Quand je Tweete, j’existe. Je peut m’exprimer librement et rapidement. La seule règle ? Ne jamais dépasser 140 caractères ! Comme un SMS. Alors, je n’hésite pas. J’écris, donc j’existe.

Twitter est parfait pour s’exprimer, mais il n’est pas fait pour écouter. Qui lit assidûment les messages sur Twitter ? Certes, quand j’y vais, j’en regarde bien quelques uns, mais je suis loin de regarder tous ceux qui sont publiés par mes contacts. Ce réseau n’est pas fait pour écouter les autres. C’est une communication unilatérale !

Mais alors à quoi cela sert-il de s’exprimer sur ce réseau si personne n’écoute ? Ceci explique peut-être pourquoi il n’est pas le meilleur réseau social. Les principaux lecteurs de ce réseau, ce sont les automates. Ils sont chargés de détecter des tendances ou des événements. Des sociétés se sont spécialisées dans ce domaine et ont comme clients des journaux qui ensuite relaient les informations qui font le buzz. Si un Tweet partage une information isolée, ce n’est pas intéressant. Si dix Tweets, de dix personnes différentes parlent de la même chose, à peu près au même moment et au même endroit, alors il se passe quelque chose. C’est une information !

Twitter a été un réseau indispensable le printemps Arabe. Les messages n’avaient en eux mêmes que peu d’intérêt. Mais la masse de messages a mis en avant un mouvement fort qui a su mobiliser des populations entières. Sans Twitter, le printemps Arabe n’aurait pas eu lieu.

Cela veut aussi dire qu’avec Twitter, on ne peut réellement voir que les mouvements de groupe. Les initiatives individuelles restent invisibles.

D’ailleurs, lors que les journalistes mentionnent Twitter, c’est uniquement pour indiquer le nombre de messages qui ont évoqué le sujet. Twitter n’est qu’un outil statistiques. La masse est l’information.

Criteo, la success story française

Criteo vous permet de comprendre grandeur nature ce qu’on peut faire en croisant toutes les données des utilisateurs. Et cocorico, c’est une startup française qui est la fierté du pays surtout depuis qu’elle est cotée en bourse au Nasdaq.

Que fait Criteo ? Il fait ce qu’on appelle du reciblage publicitaire. En d’autres termes, vous aviez l’intention d’acheter un produit, mais vous ne l’avez finalement pas fait. Il va se charger de vous convaincre de l’acheter. A la différence de Google qui tente de penser à votre place, Criteo essaye juste de vous convaincre d’acheter un produit que vous avez déjà repéré. Cela peut être très agaçant car une fois que vous avez regardé un produit dans une boutique, il va vous être mis en avant à toutes les sauces sur tous les sites que vous visiterez par la suite. Ce qui laisse un sentiment amer d’être épié dans tous vos faits et gestes.

Criteo ne fait rien de plus ou de moins que les autres géants. Mais le résultat de ce qu’il fait est plus visible, les autres ayant une activité plus discrète, mais toute aussi dévastatrice pour les libertés individuelles !

Comment cela fonctionne concrètement ? J’ai eu la chance d’assister à une conférence d’un des ingénieurs de Criteo qui nous a expliqué tout en détails. Voici la version très courte. Je n’ai jamais eu le temps d’écrire l’article que j’aurais aimé écrire à l’époque.

Criteo indexe tous les produits des boutiques de ses partenaires. Il indexe ensuite toutes les pages qui nécessitent un reciblage publicitaire. Enfin, il indexe tous les utilisateurs qui passent par les pages en question, qu’elles correspondent aux produits ou aux reciblages. Grace aux technologies du Big Data, il est ainsi capable de retracer en une fraction de seconde l’ensemble du parcours d’un utilisateur, identifier les produits qu’il a consulté mais pas acheté et les sites qu’il visite. Ainsi, lorsque cet utilisateur arrive sur une page où un reciblage publicitaire a lieu, il a 100 ms pour identifier le meilleur produit à mettre en avant en croisant toutes les informations sus-mentionnées qu’il a sur cet utilisateur et le prix que sont prêts à payer les publicitaires pour voir leurs produits mis en avant.

Par exemple, après être allé sur le site de la Fnac pour voir si mon livre « 10 ans de Friends » était toujours disponible, je me suis retrouvé pendant plusieurs jour à voir des publicités pour mon livre. Dans ce cas particulier, c’est raté, la vente n’aura jamais lieu. Je connais le livre et je le possède déjà. Mais pour n’importe quel autre produit, à force de voir cette publicité à répétition, le subconscient la transforme en information puis en désir d’achat. C’est redoutable. Le taux d’achat via Criteo est parmi les plus élevés du marché ! Je me suis fait avoir lorsque je prospectais pour l’achat d’un vidéo-projecteur. Je cherchais le meilleur et j’ai donc consulté de nombreuses fiches produits chez de nombreux marchands. L’un d’eux a repéré ma recherche et a mis en avant le vidéo-projecteur que j’avais consulté chez lui. Quelques jours plus tard, à force de voir systématiquement le même modèle, mon subconscient est arrivé à mon convaincre que c’était le meilleur des modèles. Etant conscient des pratiques de Criteo, j’ai eu la présence d’esprit de me ressaisir et acheter finalement le modèle que je voulais vraiment. Mais la plupart des clients ne sont pas au courant et ne vont pas aussi loin dans leur réflexion.

Criteo saura vous convaincre d’acheter un produit dont vous n’avez pas vraiment besoin ! 

La presse se rebelle

La presse française a essayé de se rebeller face au service de News de Google. Google se permet d’agréger tous les articles de presse pour en faire un site d’actualité sans payer le moindre royalties aux éditeurs de ces sites. La contrepartie n’est pas financière. Pour voir l’article en entier, il faut cliquer sur le lien qui mène directement à la page du site d’actualité. Google agit assit en apporteur de trafic. C’est un avantage certes, mais cela nuit à la ligne éditoriale des journaux puisque les internautes ne voient jamais la page d’accueil du site.

La presse française, appuyée par le gouvernement de l’époque, s’est battue pour obtenir une rémunération de Google pour ce service. Google n’a rien voulu savoir. La presse française a cédée et rien n’a changé.

En Espagne, l’histoire est allée plus loin puisque le gouvernement a imposé à Google une taxe applicable à son site de news. Réaction immédiate de Google : sa fermeture pure et simple le 16 décembre 2014 pour ne pas la payer.

L’impact a été immédiat. La fréquentation des sites d’information espagnols a immédiatement baissée de 15% et la chute semble s’accroître de manière exponentielle. Au point que les éditeurs regrettent déjà cette loi et souhaitent un retour en arrière. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le site est toujours fermé et les revenus des journaux espagnols sont en chute libre.

Il n’est pas simple de se sortir des griffes des géants. Les géants 1, les petits 0.

La neutralité du net, un combat de titans

La neutralité du net est un combat de titans que peu de gens peuvent comprendre.

Du coté du béotien, je paye mon abonnement à Internet auprès de mon fournisseur d’accès à Internet qui me permet l’accès illimité à Internet. Je compte sur lui pour m’assurer le meilleur débit sur tous les sites sur lesquels je vais. Pour se faire, il doit s’assurer que les relais pour accéder à ces sites sont ouverts et non saturés. Mais ça, c’est son boulot, c’est pour cela que je le paye.

Du coté du fournisseur d’accès à Internet, les choses ne sont pas si simples. Certes, il est payé pour fournir cette connectivité, mais cela a un coût bien plus élevé que le prix de l’abonnement que vous payez. Pour éviter de se surfacturer entre fournisseurs d’accès, la notion d’accord de peering s’est imposée. Le principe ? Ne pas se facturer mutuellement le trafic partant du principe qu’en moyenne, les échanges se font à 50-50 dans les deux sens. C’est d’ailleurs ce même principe qui nous a permis de passer des communications téléphoniques facturées à la minute aux forfaits illimités.

Tout fonctionnait parfaitement jusqu’au jour où l’on a commencé à transmettre de la vidéo sur Internet. Les flux vidéo sont autrement plus gourmands que les données textuelles. Les géants comme Youtube et Netflix envoient une quantité de données faramineuse à leurs clients, mais finalement ne reçoivent que très peu de données : les vidéos ne sont publiées qu’une seule fois et diffusées de multiples fois et les requêtes pour demander la lecture d’une vidéo sont minuscules comparées aux vidéos elles-mêmes.

Ce trafic est si important que le soir, aux Etats-Unis, 25% du trafic Internet provient de Netflix !

Accords de peering oblige, Netflix et Youtube ne financent pas le développement du réseau Internet. Ce ne sont pas des fournisseurs d’accès à Internet. Et pourtant, ils bénéficient pleinement de ce développement et touchent à plein les revenus publicitaires et autres abonnements. Il y a quelque chose d’anormal là dedans.

C’est ainsi qu’est né le débat sur la neutralité du Net. Car pour résoudre cette équation impossible, il n’y a qu’une seule solution : faire payer ceux qui émettent le plus de données. Ainsi, il y aurait un internet à deux vitesses : celui de ceux qui payent pour transmettre leurs données et celui de ceux qui ne payent pas. On comprend parfaitement derrière cela que le trafic sera fluide pour ceux qui payent et congestionné, voire bloqué pour tous les autres. Mais qui aura les moyens de payer ? Les géants ! Les petits deviendront les parents pauvres et à terme les inexistants ce qui va totalement à l’encontre de l’esprit initial d’Internet où l’accès est libre pour tous.

Les gouvernements du monde entier se sont impliqués dans le sujet. A ce jour, rien n’a été décidé, tout le monde souhaitant défendre la neutralité du Net, mais personne ne veut payer.

Ce sujet est un sujet majeur qui dictera ce que deviendra Internet à l’avenir.

Un peu d’histoire…

Pour rappel historique, avant Internet, il y avait deux réseaux privés : Compuserve et AOL. Il fallait alors choisir de s’abonner à l’un ou l’autre mais on ne pouvait accéder qu’aux services de celui pour lequel on s’était abonné. Les services du concurrent étaient inaccessibles. A cette époque, Microsoft s’était lancé dans la course aux réseaux privés. C’était aux débuts de l’Internet. Microsoft boudait Internet pour investir massivement sur MSN, the Microsoft Network ! Le business plan était simple : l’accès était gratuit et l’utilisation était facturée au débit, un peu comme notre Minitel national qui facturait à la durée. Ce service n’a jamais décollé et a été rapidement abandonné et Internet est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Mais en créant un Internet à deux vitesses, on pourrait revenir à cette époque où l’illimité n’était clairement pas la norme.

Free s’est battu pour la neutralité du Net

Le seul acteur français qui s’est réellement battu pour la neutralité du Net, c’est Free. D’ailleurs, les concurrents en ont profité pour se moquer de la qualité de son réseau, montrant par la même occasion leur incompréhension quant à l’importance de ce sujet. A cette époque, il était impossible de regarder une vidéo Youtube sans qu’elle soit saccadée. Pourquoi ? Tout simplement parce que la liaison entre Free et les serveurs de Youtube était saturée et Free refusait de payer seul l’extension du réseau. Il voulait que Youtube participe, ce qu’il a toujours refusé de faire de peur de provoquer un fâcheux précédent.

Cette histoire a duré plusieurs mois et bien que le gouvernement de l’époque ait été sollicité pour faire avancer le dossier, tout cela a été bien mou. Xavier Niel, le président de Free, a décidé d’agir seul et a créé un nouveau service : le blocage automatique des publicités par la Freebox elle-même. A l’occasion d’une mise à jour automatique où ce service était activé par défaut, les services publicitaires de Google se sont trouvés immédiatement inaccessibles à tous les abonnés de Free, soit quelques millions d’utilisateurs. Un manque à gagner immédiatement quantifiable par Google qui a compris la leçon et a accepté de céder en finançant l’extension de la liaison. Le service anti-publicité a été désactivé au bout d’une semaine. En une semaine, Xavier Niel a fait plus pour la neutralité du Net que l’ensemble des gouvernements du monde depuis que le sujet est sur la table. Depuis, les vidéos Youtube sont toujours fluides chez Free.

Pour se remémorer cette grande époque, je vous invite à lire deux articles que j’avais publié à l’époque : « Comment regarder sans coupure l’une des 2 milliards de vidéos de Youtube avec Free ? » le 14 mars 2013 et « Tout savoir sur le peering » le 25 mai 2013.

Il serait injuste de dire que Free était le seul à s’être battu. Plus tôt, il y a eu l’affaire Orange / Cogent. C’était à l’époque où Megaupload existait encore. Cogent était l’opérateur de peering qui assurait la liaison entre Megaupload et Orange. Les clients d’Orange avaient de gros problèmes d’accès aux contenus de Megaupload. Là encore, en cause, le financement de cette liaison. Au final, Orange a gagné, y compris en appel. Ce combat a permis à Orange de négocier avec un rapport de force plus important que Free face à Youtube qui a également accepté de financer la liaison entre Orange et lui-même.

Netflix, le mal aimé

Pour clôturer ce chapitre sur la neutralité du Net, parlons de Netflix, le mal aimé. Pourquoi mal aimé ? Car on sait à quel point il sature le réseau Internet Américain. En France, les choses sont bien différentes. Les Freebox, Livebox, BBox et autres SFR box sont des inventions françaises qui n’existent pas aux Etats-Unis. Elles permettent toutes un accès optimisé à un important bouquet de chaînes de télévision, de services de Replay et d’abonnements. L’ensemble de ces infrastructures a été co-financé par les fournisseurs d’accès à Internet et les fournisseurs de services de télévision. Des travaux communs ont été menés pour que les données arrivent chez les clients en impactant le moins possible les infrastructures Internet. Tout ceci a été construit de manière intelligente et coordonnée.

Netflix souhaite rentrer en France dans ce marché très organisé mais en participant à minima à cet effort de financement. Pour éviter d’être soumis au lois françaises, Netflix a établi son siège social au Luxembourg. Face à la fronde organisée des fournisseurs d’accès à Internet, des chaines de télévision et du gouvernement, Netflix commence à dialoguer. Cette fronde commence à s’ébrécher puisque certains fournisseurs ont annoncé l’intégration de Netflix dans leur box.

Au final, l’arrivée de Netflix en France a eu des résultats très en deçà de ce qu’il espérait. Le concurrent Canalplay, établi de longue date, a une qualité de service satisfaisante. Affaire à suivre.

La NSA vous surveille pour votre bien

On ne peut pas parler de George Orwell sans parler de la NSA, l’agence de renseignement Américain. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, un vent liberticide est né aux Etats-Unis, le Patriot Act. La NSA surveille tout, partout dans le monde. Les révélations d’Edward Snowden nous ont permis de comprendre l’ampleur de cette surveillance.

Je parlais des GAFA tout à l’heure et leur propension à tout savoir sur ses utilisateurs. Et bien toutes ces informations sont transmises directement à la NSA et consolidées. Je parlais d’accords de peering entre les opérateurs. Et bien la NSA a branché des écouteurs sur toutes ces liaisons et capte ainsi la majorité du trafic Internet. Elle a également accès à l’ensemble des communications téléphoniques planétaires. On a ainsi sû qu’Angela Merkel était sur écoute depuis 2002 et que le président le savait depuis 2010 mais n’a rien fait. Elle peut même enregistrer l’intégralité des communications téléphoniques d’un pays, en l’occurence, l’Afganistan.

En fait, les possibilités sont illimitées et chaque semaine de nouvelles révélations nous montrent que cette surveillance est sans limite. Le site Reflets s’est essayé à faire un petit récapitulatif afin de s’y retrouver. Mais il y en a tellement partout… NextImpact a également réalisé un dossier très intéressant sur les capacités de la NSA à décrypter vos données chiffrées.

Ce programme de surveillance s’appelle Prism, et si ce n’est pas l’incarnation parfaite de « Big brother is watching you », je ne sais pas quoi dire de plus !

Et la France, elle nous surveille ?

A l’annonce de ces révélations, la France a feint l’étonnée. Mais il s’est avéré qu’en réalité, elle est une source d’information précieuse et privilégiée pour la NSA. Elle a également, avec la DGSE, des programmes internes qui font la même chose : surveillance d’Internet, écoutes téléphoniques etc. On a notamment appris que les données qui transitaient par Orange était directement accessibles par la DGSE. Ses lois sont de plus en plus liberticides, notamment la dernière en date, d’Emmanuel Valls, sur l’accès facilité aux données de connexion des utilisateurs.

Sans vouloir faire de politique, il y a également eu cette extravagante affaire d’écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République Française, notamment la diffusion par les journalistes d’une conversation privée entre Nicolas Sarkozy et son avocat sur une ligne anonyme alors que la loi impose le secret le plus absolu des conversations entre l’avocat et son client. Ce bafouement évident de la loi aurait du faire tomber à minima le garde des Sceaux, voire le président de la République en exercice lui-même. Mais non, il n’en est rien. La surveillance généralisée est devenue la norme. Les avocats ont eu beau protester, le bâtonnier de Paris en premier, cette affaire est aujourd’hui classée et tout le monde l’a oubliée.

La France, la NSA, même combat !

Mais à l’étranger, cela peut être pire

En France, il commence à y avoir des décisions de justice qui demandent aux FAI d’interdire l’accès à certains sites, notamment The Pirate Bay. Mais à l’étranger, cela peut-être pire. En Chine, par exemple, un firewall d’Etat bloque l’accès d’un grand nombre de sites occidentaux, notamment les services de Google, y compris Gmail. Le site GreatFire est un site d’actualité des blocages de la Chine. Il propose de tester l’accès aux sites Internet à partir des différentes provinces de Chine pour voir s’ils sont bloqués ou pas.

De nombreux autres pays bloquent l’accès aux géants Américains, Facebook, Twitter et Youtube en tête. En Corée du Nord, l’accès censuré à Internet n’est autorisé qu’à quelques milliers de privilégiés, les autres n’ont pas d’accès du tout. La liste noire des pays ennemis de l’Internet est mise à jour régulièrement sur Wikipedia, et la France figure parmi les pays sous surveillance.

Le système et les lobbies

Vous êtes dans le système ou hors du système ? Très probablement hors du système. Vous êtes des moutons. Tout comme moi, vous regardez quotidiennement les news et réagissez dans l’instant aux informations que vous lisez pour les oublier dans la minute qui suit, ou, pour celles qui vous ont un peu plus marquées, le jour qui suit. Mais objectivement, qu’avez-vous retenu de cette année 2014 ? Finalement, pas grand chose. Des scandales qui s’enchaînent, la crise qui continue, des menaces de guerre un peu partout, le terrorisme, les otages… la routine quoi.

N’avez-vous pas remarqué que lorsqu’une nouvelle sort, elle sort généralement simultanément sur tous les médias en même temps. Quelle est cette force incroyable qui permet qu’une information sorte instantanément sur tous les médias en même temps ? Comment se fait-il que tous les journalistes ont eu l’envie de publier la même information au même moment ?

Tout simplement parce qu’on leur a dit de le faire. Le journaliste est un outil du système. Il sert de faire valoir vis à vis de l’opinion mais en réalité, il publie ce qu’on lui dit de publier. On lui dit également comment le publier.

Prenons l’exemple du supposé scandale du président de la CGT à qui on a fourni un logement de fonction pour lequel il y a eu 100 000 Euros de travaux de rénovation. Oh la la, c’est mal. Mais 100 000 Euros, pour rénover un appartement, c’est vite atteint, aussi faramineux que semble être cette somme pour certains. Avoir un logement de fonction pour un président, c’est normal aussi. Où est le scandale ?

C’est juste un ordre qui a été envoyé par le système dans le seul but de faire tomber cette personne qui a très probablement répondu NON à un lobby, tout comme Nicolas Sarkozy que je citais tout à l’heure et les nombreux membres du gouvernement actuel qui sont tombés après des révélations plus ou moins gênantes. Finalement, l’obsédé sexuel DSK aurait peut-être été un bon président ?

Le lobbies sont puissants et peuvent faire tomber des têtes.

Les journalistes à la merci du système

Pour vous convaincre que les journalistes écrivent ce qu’on leur dit d’écrire, prenez un sujet, n’importe lequel, et voyez comment il est traité dans les différents journaux, et surtout à quelles dates ils ont été publiés. Cela marche tout particulièrement lors de l’annonce par une marque d’une nouveauté. Lisez l’article en détail. Vous verrez que pour nombre d’entre eux, les mêmes phrases sont utilisées, sans une seule modification. Ils ont juste publié le texte original qui leur a été confié. Pour d’autres textes, vous verrez que les phrases ont été changées, mais que le fil conducteur reste le même et qu’au final, les mêmes informations ont été transmises, à moins qu’elles aient été tronquées.

Regardez l’enthousiasme de certains journalistes lors de la sortie d’un produit Hi-tech sympa. Il laisse l’impression qu’il a testé le joujou et fait son retour d’expérience. En réalité, il a juste paraphrasé le communiqué de presse qui lui a été transmis. Jamais il n’a touché au produit. Si vous arrivez à le contacter et qu’il vous répond, ce qui n’est pas toujours le cas, il va vous le confirmer. Et si vous, vous achetez le produit, vous vous rendrez compte très rapidement que le compte n’y est pas.

Les journalistes ne font plus leur travail d’investigation, ils se limitent à répéter ce qu’on leur dit de dire.

Edit 03/01/2015 : je suis très content de NextImpact qui a publié peu après mon article son premier édito de 2015 qui traite exactement de ce sujet de la pensée unique. Son titre : « [Édito] 2015 : est-ce la fin de l’infobésité, le sacre du « slow » et du long format ?« . Je vous invite à le lire.

Quand on est hors du système, on n’existe pas

En août 2013, je publie une vidéo sur Youtube, « Free mobile bride le Web avec les antennes Orange« . Cette vidéo qui ne compte que 229 vues à ce jour explique par l’exemple le bridage qu’opère Free Mobile lorsqu’on est connecté à une antenne Orange. Vous avez certainement déjà lu des articles à ce sujet sur Internet, mais, ayant suivi le sujet de très près, je peux vous assurer que cette information était un scoop à l’époque. En effet, les articles se plaignaient uniquement que Youtube était saccadé (faisant par la même occasion l’amalgame avec l’autre sujet de peering concernant Free) ou qu’il pouvait y avoir certains bridages sur les fichiers multimédias mais qu’il n’y en avait jamais sur les tests de débit. Jamais je n’ai lu un article qui mentionnait que la simple navigation Web était bridée et qu’elle était assez souvent impossible ! Je l’ai testé dans de nombreux endroits en Ile de France et en province et je l’ai filmée. Bizarrement, quand j’active un VPN, c’est à dire un réseau privé qui crypte le trafic, le bridage n’a plus lieu. Si je désactive le VPN, le bridage revient. CQFD.

J’ai transmis cette information a l’ensemble des sites communautaires Free, notamment Freenews et Univers Freebox que je suis quotidiennement. Je n’ai obtenu aucune réponse d’eux. Je les ai relancé à plusieurs reprises. Rien ! Pourtant, je pensais qu’un site communautaire ne ferait pas partie du système.

Puis, le 24 juin 2014, presque un an après, l’ARCEP publie la qualité de service des opérateurs mobiles et précise qu’en itinérance Orange, Free Mobile rencontre des problèmes d’accès. Quelques jours plus tard, les bouches de la presse se délient et Univers Freebox publie cet article :  « Les abonnés Free Mobile encore bridés sur l’itinérance Orange : la preuve en images« . Et pourtant, c’est la première fois que le site parle de ce sujet et révèle la différence de fonctionnement avec ou sans VPN, exactement ce que j’ai démontré dans ma vidéo envoyée un an plus tôt et qui n’a eu aucun écho. Ce sujet devient ensuite un marronnier : « Free Mobile : Une nouvelle étude montre encore une fois le bridage sur l’itinérance Orange« . Quelle différence ? Ils ont publié une information venant du système et je ne fais pas partie du système. L’affaire se terminera au tribunal puisque « Bouygues attaque Free, qu’il accuse de bridage sur l’itinérance Orange« . Mais que risque vraiment Free ?

Mon information ne valait rien alors que celle du système, oui.

On n’existe vraiment pas

Prenons maintenant le blog que vous êtes en train de lire. Il est clairement hors du système. Au final, peu de gens le regardent. Et pourtant, il met en avant des informations intéressantes. Je le sais, car c’est moi qui les publie. Notamment, cet article révèle une atteinte généralisée à nos libertés individuelles. Mais, étant hors du système, ce contenu sera lu par personne, ou presque. Et ce paragraphe encore moins vu la longueur de l’article. Si vous lisez ceci, laissez un commentaire. Cela me permettra de savoir qui est allé jusque là. Je vous rappelle que vos commentaires sont mon unique rémunération.

J’ai plein d’idées innovantes qui pourraient aboutir à des services géniaux. Mais n’étant pas du système, je n’arrive pas à les développer. Et quand bien même j’arriverais à les réaliser, elles resteraient inconnues du public car lorsqu’on est hors du système, l’information que l’on veut diffuser n’a aucune valeur. Pour que mes idées aboutissent, il faut donc que je rentre dans le système. Mais comment y rentrer quand on ne sait pas ce qu’est le système ?

Le savoir est contrôlé par le système ! Mais qu’est-ce que le système ?

Les confidences d’un journaliste

Face à toutes ces évidences, j’ai réussi à obtenir les confidences d’un journaliste dont je tairais le nom : « Nous ne diffusons des informations que provenant de sources fiables car notre intégrité pourrait être atteinte si nous diffusions une fausse information d’une source non fiable. Nous ne regardons jamais les informations en provenance de sources non fiables ».

En d’autres termes, nous ne diffusons que ce que le système nous demande de diffuser.

La génération Y

Avez-vous entendu parlé de la génération Y ? Wikipedia a consacré un article à ce sujet. C’est la génération des personnes qui sont nées entre 1980 et 2000. Elle suit la génération X, ceux qui sont nés entre 1960 et 1981 et précède la génération Z, ceux qui sont nés après 1995, en gros, les mineurs. Il n’y a pas de génération W, on les appelle juste les retraités.

Cette notion de génération est intéressante à comprendre parce qu’elle est déterminante dans l’évolution de la société Orwellienne.

La génération X, c’est celle qui a été la plus innovante. Mai 68, c’est la génération X. Le cycle en V et l’Agile aussi. L’informatique telle qu’on la connait aujourd’hui également. Internet idem. Tout s’est bâti avec la génération X. La génération X, ce sont les fondateurs de notre société connectée.

La génération Y est née (ou presque) avec l’informatique et Internet. Elle l’a tout naturellement adoptée et transcendée. C’est la génération Facebook. D’ailleurs, Mark Zuckerberg est né en 1984, aux débuts de la génération Y. La génération Y n’aime pas suivre les processus imposés, elle est friande de libertés.

Mais c’est aussi la génération du superflu. En cliquant sur « J’aime » dans Facebook, je m’exprime. Si des gens cliquent sur « J’aime » de mon message, j’existe. Ma popularité est définie par le nombre de « J’aime » que j’ai reçus. Mais tout ceci est très superficiel. Tout d’abord parce que le contact humain n’est plus primordial. Puisque je t’ai dit « J’aime », puisque je t’ai envoyé un texto, qu’est-ce que cela apporterait de plus qu’on se voit ? Et ensuite parce que j’aime est finalement un acte insignifiant. Cliquer sur « J’aime », ça ne coûte rien. Et on passe à autre chose. C’est la génération du zapping. Chaque minute son idée. On saute d’informations en informations sans se poser de questions sur sa profondeur ni son importance. On ne se pose jamais de questions. On ne cherche plus à comprendre le fond des choses.

Au final, la génération Y est le parfait mouton qui suit le troupeau. Une génération idéale pour lui imposer la pensée unique que le système voudrait lui imposer. Et ça marche !

Et la génération Z, celle de notre avenir ? Elle a toujours connu Internet et les ordinateurs et pour les plus jeunes, les smartphones et les tablettes. Ce sont des objets naturels, du quotidien. C’est la génération de l’enfant roi. Tout m’est dû. Pourquoi ferais-je un effort ? C’est la génération qu’il ne faut pas brusquer, notamment à l’école. Laissez-les faire à leur rythme. On voit le résultat. C’est la génération où l’orthographe et la grammaire sont facultatifs. C’est la génération du Novlang, la deuxième trouvaille de George Orwell dans son roman 1984. Je tweete donc j’existe. Je n’ai pas besoin de plus de 140 caractères pour dire ce que je pense. D’ailleurs, je ne pense pas à grand chose. A la question, « qu’est-ce que tu aimes ? », je réponds toujours « Tout ! ».

Avec la génération Y et bientôt la génération Z, tous les ingrédients sont réunis pour que l’oeuvre de George Orwell s’accomplisse intégralement !

Conclusion

J’avais de très nombreux autres exemples en stock, je pourrais en faire un livre, mais il faut savoir s’arrêter. J’espère que cette très longue analyse d’expert vous a convaincue que George Orwell n’avait jamais été autant d’actualité et que son livre 1984 n’était plus de la science fiction mais la réalité, notre quotidien. Plus l’on se croit libre, plus nos libertés sont contrôlées. Nos faits et gestes sont surveillés, nos comportements analysés pour en tirer le maximum de bénéfices. Si vous essayez de vous exprimer contre le système, vous serez juste inaudibles. Si vous vous battez contre le système, vous perdrez forcément. Le système choisit et décide de ce que vous devez savoir. Le système pense et juge à votre place. Le système a créé la génération Y pour qu’elle accepte tout docilement. La génération Z, à suivre, ne se posera même plus la question.

Conclusion : George Orwell a gagné !

Mises à jour en 2015

Au gré de l’actualité, je me permettrais de rajouter ici quelques liens exemple parus en 2015. La thématique du site n’étant pas centrée sur ce sujet, je ne vais pas créer un nouvel article à chaque occurrence d’un Orwellisme !

14/01/2015 : Loi sur le renseignement : Big Brother aux portes du Net ? L’actuelle majorité compte bien accélérer la présentation d’un texte sur le renseignement. Il est quasiment prêt, a expliqué Jean Jacques Urvoas ce matin sur Europe 1. L’arsenal des mesures veut frapper de plein fouet les nouvelles technologies et la vie privée, sous couvert de sécurité et de lutte anti-terroriste. Un équilibre pour le moins subtil.

14/01/2015 : Les acteurs du Web craignent une remise en cause de la liberté d’expression. L’association des Services Internet Communautaires (ASIC) vient une nouvelle fois de critiquer la volonté des ayants droit et du ministère de la Culture de toucher au statut de l’hébergeur. « Cette proposition est d’autant plus choquante qu’elle intervient au lendemain d’une mobilisation forte de l’ensemble des Français au profit de la liberté d’expression » égratigne-t-elle.

14/01/2015 : Merkel et Hidalgo gommées de la photo officielle de la marche républicaine. Le journal israélien ultra-orthodoxe Hamevasser a effacé les silhouettes des femmes sur la photographie qui immortalise les 44 chefs d’État et de gouvernement réunis pour la marche républicaine du 11 janvier 2015, relaie le site Rue89. Pour le média israélien, la représentation de la gent féminine est indécente.

19/01/2015 : Barack Obama veut un moyen d’accéder aux conversations chiffrées. Les applis qui chiffrent les communications pourraient être interdites en Grande-Bretagne, pour « protéger la population d’éventuelles attaques», a déclaré David Cameron. Barack Obama est plus mesuré.

12/02/2015: Smart TV: Samsung doit se rattraper sur la confidentialité. On découvre que Samsung enregistre avec son téléviseur connecté toutes les conversations de votre salon et le transmet à des tiers.

18/02/2015 : Développé par la NSA, Fanny infecte les disques durs du monde entier. La NSA a développé un virus pour accéder aux disques durs du monde entier.

18/02/2015 : La NSA pourrait créer un nouvel ordre mondial. Maintenant que l’on sait que la NSA sait accéder à n’importe quel disque dur dans le monde et qu’elle a probablement fait de même avec d’autres matériels informatiques, la Chine va devenir le leader de la nouvelle industrie informatique garantie sans accès direct à la NSA.

20/02/2015 : Le plan démoniaque de la NSA pour déchiffrer toutes les communications mobiles. La NSA récupère directement les clés de cryptage des puces GSM auprès des constructeurs avant même leur commercialisation.

20/02/2015 : Après Babar, la France aurait un autre programme espion appelé Evil Bunny. Et dire qu’on croyait que la France nous prenait pour des cons.

28/02/2015 : Tim Cook : contre le terrorisme, s’attaquer à la confidentialité des données est inutile. Apple se rebiffe contre les gouvernements.

02/03/2015 : PayPal abandonne MEGA à cause de son chiffrement. Paypal annonce ne plus accepter les paiements au profit de Mega au prétexte que son service est crypté. Des sociétés privées se mettent à décider elle-même sur le bien fondé d’un service lorsqu’il est crypté. En cela, il indique ne vouloir financer que les services non cryptés. A moins que ce soit le résultat d’un lobbying ce qui ne serait pas étonnant vu le propriétaire du service.

20/03/2015 : Loi sur le renseignement: les 5 points qui font froid dans le dos. La France se donne le droit d’écouter toutes les communications privées et ce de manière systématique et automatique.

23/03/2015 : Pour l’ARCEP, la loi sur le renseignement pourrait nuire « à l’intégrité et la disponibilité des réseaux » télécoms. La surveillance généralisée Française pourrait ralentir notre connexion Internet.

25/03/2015 : Levée de boucliers générale contre la loi sur le renseignement. Toutes les associations défendant les droits de l’homme se mobilisent et qualifient la France d’état espion.

26/03/2015 : Microsoft, Apple, Google et Facebook s’engagent contre la surveillance en ligne. Ils souhaitent que la NSA ne puisse plus collecter des métadonnées issues de leurs utilisateurs.

27/03/2015 : Levée de bouclier contre la loi sur le renseignement : « un risque de débordement vers la police politique ». La police politique, ce n’est pas bien lien de la police de la pensée. Les moments sombres de l’histoire se rappellent à nous. C’est d’une loi en France que l’on parle !

28/03/2015 : Pourquoi l’informatique quantique pourrait anéantir le Web tel que nous le connaissons. De la science fiction encore, mais pas si lointaine que cela.

30/03/2015 : Facebook, son kiosque et la presse : et si le pire était encore à venir ?. Facebook cherche à s’emparer des contenus de la presse et les reprendre à son compte.

07/04/2015 : La loi sur le renseignement pourrait mener à un Etat de surveillance, selon Human Rights Watch. La France et sa nouvelle loi, toujours à l’honneur, faire l’unanimité contre elle.

08/04/2015 : Loi Renseignement : Urvoas s’en prend à l’amateurisme et la mauvaise foi des opposants. L’auteur de la loi renseignement trouve que sa loi n’est pas liberticide. Cet article liste au début toutes les associations opposantes à la loi et elles sont nombreuses. Alors, liberticide ou pas ?

08/04/2015 : Google, Facebook, Dailymotion, etc. inquiets du projet de loi Renseignement. La France fait peur aux géants Américains.

08/04/2015 : Retour sur un 1er avril pas comme les autres (vous n’auriez jamais imaginé la suite). Une analyse très INtéressante sur ce que j’appelais le système. En fait, le système s’auto-alimente par le caractère curieux et sensationnel de l’homme. Nous avons la société que nous méritons.

09/04/2015 : On vous réexplique le projet de loi sur le renseignement. Parce que pour apprécier, mieux vaut savoir de quoi on parle.

10/04/2015 : Des hébergeurs menacent de quitter la France en cas d’adoption de la loi renseignement. Une loi qui donnera une raison de plus de quitter la France. On n’avait pas assez de chômeurs. Comme ça, nous en aurons plus.

13/04/2015 : PNCD : la France ferait déjà dans le recueil massif de données personnelles. Et on enregistre tout depuis 2007 !

13/04/2015 : La NSA veut des clés fragmentées pour déchiffrer les données des terminaux mobiles. Avec les clés, c’est plus facile à décrypter.

04/05/2015 : Les 5 points qui font froid dans le dos du projet de loi sur le renseignement. Et demain, la France signera cette loi les yeux fermés.

05/05/2015 : La loi sur le renseignement expliquée en patates. Une petite vidéo de 5 minutes pour tout comprendre.

05/05/2015 : La loi sur le renseignement et donc la surveillance généralisée des Français est voté en première lecture à l’assemblée nationale, reste le Sénat dans un mois puis le Conseil d’Etat
Le projet de loi relatif au renseignement a été adopté ! (UniversFreebox)
La loi sur le Renseignement adoptée à une écrasante majorité (01Net)
Loi sur le renseignement : malgré le vote, le combat continue (01Net)
Le projet de loi de renseignement est adopté en première lecture (Clubic pro)
Loi renseignement : Altern.org déménage en Norvège (Clubic pro)
L’Assemblée nationale adopte la loi sur le renseignement (NextINpact)
– [Interview] Christian Paul (PS) explique son abstention sur le projet de loi Renseignement (NextINpact)

06/05/2015 : NSA : VoiceRT, l’outil qui transcrivait un million de conversations par jour. La NSA transforme l’audio en texte pour pouvoir analyser plus rapidement toutes les conversations téléphoniques.

11/05/2015 : La NSA a son propre Skynet, mais la vérité est ailleurs. Quand la fiction rejoint la réalité.

12/05/2015 : Le point de vue d’OVH.com sur la loi renseignement. Parce que les mouchards ne seront pas sur ses serveurs, ça passe pour lui mais tous les FAI auront des mouchards donc ses données seront malgré tout accessibles, mais ce ne sera pas par lui.

12/05/2015 : Le renseignement allemand aurait espionné des cibles européennes pour la NSA. Petits arrangements entre amis.

13/05/2015 : Loi Renseignement : le gouvernement s’embourbe dans ses explications au Sénat. Parce que les promoteurs de la loi ne savent pas de ce qu’ils parlent.

13/05/2015 : Loi Renseignement : toujours du flou sur le coût et les boîtes noires. Si c’était clair, cette loi n’existerait tout simplement pas.

19/05/2015 : Les entreprises américaines demandent à Obama de résister aux portes dérobées. Ben oui, comment ferait la NSA pour accéder sans effort à vos données cryptées s’il n’y avait pas de porte dérobée ?

18/06/2015 : La loi Renseignement « pourrait soulever d’importantes questions de droit » selon Bruxelles. Une loi anti-européenne aurait-elle été votée par la France ?

01/07/2015 : Comment fonctionne XKeyscore, le «Google» de la NSA. En fait, c’est bête comme chou.

01/07/2015 : Supercalculateurs et fibres optiques… Comment la France espionne le monde. On commence à être habitués.

17/07/2015 : Loi Renseignement : le mémoire d’un collectif d’avocats franco-américains. Un devoir de mémoire !

23/07/2015 : « La Loi sur le renseignement sera préjudiciable à nos équilibres psychiques, sociaux et démocratiques ». Un imposant collectif de chercheurs et d’universitaires français, américains, britanniques et belges essaye de réveiller l’opinion qui s’est endormie sur le sujet.

23/07/2015 : Loi Renseignement : les dix dates-clés d’un marathon législatif. Le récit de comment on en est arrivé là.

08/10/2015 : Le bâtonnier de Paris attaque la loi Renseignement devant la Cour européenne. Au moins, tout le monde aura essayé.

12/10/2015 : La Maison Blanche renonce au contournement du chiffrement. Ils ont forcément une autre idée en tête.

27/10/2015 : On vous explique la proposition de loi sur la surveillance internationale. Parce que si c’est la loi, c’est légal de surveiller les gens.

Franck Beulé
Coach Agile, expert des technologies de l’Internet et en ergonomie du Web

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  1. Praud le 31.12.14 à 23:46

    jusqu’au bout de l’article…

  2. franck le 31.12.14 à 23:46

    Bien bien. Ca en fait un ! Et alors, pas malade ? C’est vrai non ?

  3. Raph le 31.12.14 à 23:46

    Encore bravo Franck.
    Dommage que tes articles n’aient pas plus d’écho. Ils sont vraiment bien fait.

    Bonne année …

  4. tvnet75 le 31.12.14 à 23:46

    Le sujet est intéressant, les explications claires, l’ensemble agréable à lire, et ce pourquoi je ne suis pas d’accord me donne envie de réagir…. mais impression de perdre le fil conducteur par moment et de trouver un article un peu fourre tout au final.

    « Loft Story » diffusé sur TF1 »
    Euhhhh… Comment dire…. « Loft Story » n’a pas été diffusé sur TF1 mais sur M6 !

    « on a surveillé 24/24 des groupes de jeunes. « Loft Story », « Nice People », « Star Academy », « Les anges de la téléréalité » et j’en passe
    Le dernier exemple me semble un peu hors sujet dans cette liste de 24/24. « Secret Story » aurait plus sa place.

    «Le même concept : surveiller tout le monde.»
    Surveiller ????? Ce ne sont pas des délinquants non plus ! Je dirais « observer » plutôt !

    «Passé de mode»
    Vraiment ? Pas loin d’être au bout du rouleau mais exploité jusqu’au dernier filon, examiné sous toutes ses coutures, avec encore plein d’émissions notamment sur la TNT.

    «Twitter est parfait pour s’exprimer, mais il n’est pas fait pour écouter.»

    « Parfait » je n’irais pas jusque là car 140 caractères c’est limité pour réellement s’exprimer.
    Quand on observe vraiment le réseau on voit que les jeunes y racontent leur vie comme sur les blogs, que les gens débattent de télé ou de politique comme avant sur les ML ou NG alors que ce n’est pas du tout fait pour puisqu’il faut pour cela enchainer les tweets et cela sans fil conducteur.

    «Ce réseau n’est pas fait pour écouter les autres. C’est une communication unilatérale !»

    Ce réseau attire plus que tout autre pour la réelle possibilité d’échanger avec des personnalités qui autrefois étaient complètement inaccessibles. Après une longue observation il est sûr que certains people présents dans les médias répondent, RT, FAV et suivent des anonymes de manière souvent très personnelle et donc lisent leurs mentions ou notifications en plus de leur TL.

    Les # permettent de suivre les LT de toutes les émissions de télévision. Des paquets de tweets par dizaines ou centaines des fois. Des citations. Des réactions. Des insultes. Des compliments. De l’humour aussi souvent. Et des interactions. (Ces LT sont des fois plus drôles que les émissions elles mêmes.)

    Il suffit d’un clic pour dire qu’on a lu et qu’on est d’accord (FAV) et de deux pour partager (RT).

    Les gens répondent, plaisantent, débattent… sympathisent et se rencontrent comme avant sur les forums.

    D’ailleurs ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de coms sur un blog qu’il n’est pas lu.

    «D’ailleurs, lors que les journalistes mentionnent Twitter, c’est uniquement pour indiquer le nombre de messages qui ont évoqué le sujet. Twitter n’est qu’un outil statistiques. La masse est l’information.»

    Pas d’accord. On voit de plus en plus d’articles sur le web contenant des tweets pour illustrer le ressenti des internautes sur une émission, un match de foot ou même un fait d’actualité.

    Exemple récent avec les bouchons en montagne dus à la neige : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/meteo/grand-froid-cazeneuve-ne-rendra-pas-les-equipements-obligatoires-pour-les-automobilistes_1636121.html
    ou plus ancien concernant l’intervention télévisée du président : http://www.lcp.fr/actualites/politique/165191-l-interview-de-francois-hollande-vue-de-twitter-un-fiasco

    Des tweets de personnalités et même d’anonymes sont aussi passés à l’antenne de certaines émissions mais aussi sur les chaines d’info en continu

    En CONCLUSION Twitter est cité dans tous les medias comme jamais ne l’est Facebook. Twitter est génial et ce qui retient le plus mon attention c’est l’inventivité et l’humour des gens.
    Des comptes ironiques vont passer la journée à retourner la vie ou les infos de façon très amusante, des comptes parodiques sont créés pour faire rire. Bref une mine de pépites…. mais forcément chronophage.

    D’accord sur « Le système et les lobbies » dans l’ensemble mais pas du tout d’accord avec l’exemple cité concernant le président de la CGT « qui a très probablement répondu NON à un lobby ».
    Pour le coup l’information a été sortie en interne par jalousie ou par vengeance. Exactement comme l’affaire Bygmalion (Fillonistes / Copéistes) et celle du paradis fiscal des Balkany (les preuves ont été données à la presse par une ex salariée sans doute injustement traitée). Le maillon faible de ces système est plus psychologique que systémique pour le coup.

    « Quand on est hors du système, on n’existe pas. On n’existe vraiment pas. »

    Je ne serais pas si catégorique. Il est sûr qu’un certain nombre d’anonymes sont sortis du lot grâce à des blogs mode ou culinaire… des vidéos sur YouTube … Certains arrivent à vivre de cette seule activité et parmi eux certains sont même carrément devenus riches et célèbres. Et que dire du phénomène de Jérôme Jarre….

    Je ne vois pas bien ce que Criteo vient faire dans cet article si ce n’est pour faire cocorico. Pourquoi pas. Mais pourquoi ne rien dire sur les bloqueurs de pubs qui sont si pratiques mais qui font tant de mal aux medias ?

    Ce qui m’était le plus inconnu était le sujet de la neutralité du net mais pareil cela me semble loin du fil conducteur et au bout du compte j’ai du mal à m’en faire une opinion.

    GAFA, NSA… On peut aussi rester anonyme sur internet et sinon de toute façon se dire que ce n’est pas grave si on n’a rien à cacher. A ce propos une vidéo tente de démontrer le contraire korben.info/si-vous-navez-rien-a-cacher-alors-regardez-ceci.html mais je n’ai pas été convaincue.
    Si une bonne âme voulait faire une synthèse d’expert pour expliquer ce discours quelque peu décousu 😉

  5. Laurent le 31.12.14 à 23:46

    J’ai lu le paragraphe lu par peu de gens !
    C’est marrant on pourrait facilement remplacer « le système » par « la matrice ». Ça garderait tout son sens en pensant à un film bien connu 😉

  6. franck le 31.12.14 à 23:46

    Tvnet75, je ne crois pas qu’on se connait et je te remercie pour ton long commentaire, le premier aussi long sur ce blog. D’autant plus que je suis d’accord sur tout ce que tu as dit !
    Je corrige directement dans l’article les erreurs que tu as mentionné.
    Pour l’aspect décousu, je partage, mais je ne changerais rien. Je voulais dire tout ça. J’aurais peut-être du le faire en plusieurs articles. Je l’ai fait pendant mes vacances. Ça prend un temps fou. Et maintenant que j’ai tout dit, je passe à autre chose.
    Car au final, je constate qu’on est largement surveillé, mais c’est comme ça et il faut vivre avec. Je n’ai en tout cas pas la force pour mener CE combat.

  7. franck le 31.12.14 à 23:46

    Tvnet75, l’exemple Criteo est idéal dans cet article car il te permet, en tant qu’utilisateur, de voir visuellement l’impact de l’exploitation de données croisées. C’est très visible car on te balance des pubs sur des produits que tu viens juste de consulter. Les autres font pareil, mais c’est beaucoup moins visible pour le client final.

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