Installer des panneaux solaires sur son toit : bon plan ou plan galère ?

J’ai installé des panneaux solaires sur mon toit. Je vous confirme donc que c’est un bon plan mais avec un parcours semé d’embûches ! Il faut le vouloir pour l’avoir. Passez votre chemin si vous ne voulez pas vous compliquer la vie. Je vous explique tout et surtout comment ne pas vous faire arnaquer…

Attention : escroc à tous les coins de rues

Ca y est, vous avez lancé vos premières recherches sur Internet. Les escrocs sont déjà à l’affut. Sur chaque page que vous visitez, sur n’importe quel site (ou presque), on vous propose d’acheter des panneaux solaires. Où plutôt de ne pas le faire. Par exemple : « Nouveau, le gouvernement vient de trancher. Il a décidé de vous offrir vos panneaux. » ou « N’achetez pas de panneaux solaires. C’est une erreur ! Avec ce nouveau système, il vous sont offerts ! ». Les ficelles sont grosses. Plus c’est gros, plus ça passe. En théorie.

L’UFC Que choisir et les sites similaires relatent de centaines d’exemples de personnes mécontentes : surfacturation, malfaçon, production nulle, non déclenchement des subventions… et encore, c’est pour les plus chanceux. D’autres ont payé des acomptes et n’ont jamais été livrés. Et ce n’est pas parce que vous recevez des centaines de messages similaires que les offres sont plus sûres. Passez votre chemin !

Différencier les escrocs des sociétés honnêtes

Faire la différence est une gageure. Il n’est même pas possible de s’appuyer sur les sites de conseils qui sont également rédigés par les escrocs. J’ai failli en faire les frais.

Je suis tombé sur un site qui donnait plein de bons conseils. Il m’a permis de comprendre tout le jargon compliqué derrière les panneaux solaires. Alors je n’ai pas hésité à demander un devis, que j’ai reçu rapidement, valable deux semaines. Je m’apprêtais à valider le devis, mais le commercial était en congés. A son retour, mon devis avait expiré. Il m’en a réédité un autre, totalement identique, à part le prix, 1500 Euros plus cher. Chez moi, c’est un signe « alerte escroc » maximal. J’ai demandé à ce que le nouveau devis soit aligné à l’ancien. Il a refusé. J’ai lâché l’affaire. Bien m’en a pris.

Un moyen simple pour trouver une société honnête

J’ai eu la chance d’avoir les conseils avisés d’un professionnel des panneaux solaires désintéressé car son entreprise ne faisait que des installations industrielles. Il m’a confirmé que le devis était un peu trop cher à son goût mais que la prestation proposée restait intéressante. Il s’est avéré qu’après coup, j’ai découvert un hic donc je parlerai plus tard et qui m’aurait coûté énormément ! Il m’a alors conseillé de contacter un fabriquant français de panneaux solaires. Certes, ils ne font pas d’installations, mais ils ont un réseau de partenaires installateurs fiables et font les mises en relation.

J’ai contacté la société Solar Edge qui, selon mes recherches, fabrique des panneaux français de qualité. Elle m’a redirigé vers la société SOLI, installateur dans mon département. J’ai eu un nouveau devis, tout aussi rapidement, 7000 € moins cher (ou 8500 si je tiens compte du second devis) et avec de meilleurs conseils (j’y reviendrai tout à l’heure). Seul hic, la société, nouvellement créée, n’avait pas encore fait d’installation. J’étais le premier client à signer. J’ai malgré tout eu confiance, la personne étant un ancien employé de Solar Edge connaissait parfaitement le matériel. Bien entendu, la société ne propose que des installations avec du matériel Solar Edge.

Quelques semaines plus tard, l’installation fut faite le jour prévu, sans écueil… enfin pour moi. Ils n’étaient pas encore rôdés et n’avaient pas apporté toutes les pièces. Ils ont dû revenir le lendemain pour finaliser l’installation. Je n’étais pas à 24 heures près, surtout avec ce qui allait se passer après.

Je vous ai donné les noms des sociétés avec lesquelles je suis passé pour vous montrer le chemin que j’aurais aimé trouver à l’époque. Ils pratiquent le parrainage. Si vous comptez passer par eux, il serait opportun que vous me contactiez. Je pourrai vous parrainer ce qui vous fera une réduction pour vous et quelques euros pour moi.

La revente d’énergie en surplus pour obtenir une subvention

Pour obtenir une subvention de l’état pour votre installation, vous devez opter pour la revente d’énergie en surplus. Le principe est simple. Quand vous produisez de l’énergie, celle-ci est utilisée en priorité pour vos propres besoins. Mais si vous produisez plus, que ce que vous consommez, le surplus est renvoyé sur le réseau et vous touchez de l’argent sur ce surplus. A l’inverse, si vous consommez plus que vous ne produisez, vous achetez l’énergie qui vous manque au prix du marché.

Cette formule vous permet d’avoir une subvention non négligeable à l’achat. Il est donc intéressant d’opter pour cette solution.

Les tracas administratifs

Nous ne sommes pas en France pour rien. Administrativement, c’est l’enfer à gérer !

Pour installer des panneaux solaires, vous devez tout d’abord faire une déclaration préalable. La société qui va faire votre installation va s’occuper de cette démarche pour vous. Si vous êtes en zone des bâtiments de France ou si le Plan Local d’Urbanisme ou PLU de votre ville n’est pas à jour, vous risquez d’essuyer un refus. Bien que le gouvernement ait donné des instructions pour faciliter ces démarches, toutes les administrations ne suivent pas les recommandations du gouvernement, même si le maire est du même bord politique. Votre demande sera validée dans les deux mois. En cas de refus, vous pouvez exercer un recours, mais sans garantie de succès. Par chance, je n’ai pas eu de soucis de ce coté là mais d’autres propriétaires de ma commune on essuyé un refus à cause du PLU pas à jour.

Une fois l’installation faite, vous devez ensuite vous relier officiellement au réseau et mettre en place le système de revente. Cette démarche passe non pas par une société, mais trois différentes. Et bien entendu, elles ne se coordonnent pas et la communication n’est pas leur fort. De plus, elles n’ont pas d’obligation de délai pour vous répondre. C’est là qu’on pénètre dans un univers parallèle bien connu des administrations car si vous oubliez de faire une étape correctement, personne ne vous dira rien et pendant ce temps là vous n’aurez pas le droit de produire de l’énergie.

Les 3 sociétés sont :

  • Le consuel qui doit valider la conformité de votre installation (il s’assure que votre installation a été branchée correctement)
  • Enedis qui effectue le raccordement au réseau (il configure le Linky pour que soyez reconnu comme un producteur d’énergie)
  • EDF OA qui gère votre contrat  de rachat de votre surplus d’énergie

Chaque société n’intervient qu’une fois la précédente a fait sa validation. Les délais d’attente s’additionnent.

Dans mon cas, le consuel a mis plus de deux mois pour valider la conformité de mon installation. Un délai anormal qu’ils ont justifié parce qu’ils déménageaient. Cela me fait une belle jambe.
Enedis a fait son travail rapidement et c’est le seul qui m’a envoyé un formulaire de satisfaction. J’ai dit que j’étais mécontent du délai mais ils m’ont dit n’y être pour rien. Ce délai était dû au consuel pas à eux.
Enfin, pour EDF OA, je n’ai eu de leurs nouvelles que 6 mois plus tard, ce qui, au final, à part me stresser, ne prête pas à conséquences car la date importante est celle du raccordement Enedis. Le paiement de la subvention n’a lieu qu’un an plus tard avec la première facturation de production qui est établie annuellement.

Cerise sur le gâteau, EDF OA demande que la signature du contrat de rachat d’énergie soit co-signé par l’installateur pour garantir la conformité de l’installation. Cette conformité a pourtant été validée 6 mois plus tôt par le consuel. C’est ainsi que de nombreux contrats n’aboutissent pas lorsque l’escroc a mis la clé sous la porte avant ce délai. D’où l’importance de choisir un installateur fiable.

Les bons conseils de SOLI

Pendant cette période administrative trouble et stressante car on n’y connait rien, SOLI a été un partenaire fiable. A de nombreuses reprises, il a notamment contacté le consuel pour débloquer le dossier. En plus de cette histoire de déménagement, il y avait une autre chose qui le tracassait concernant mon installation.

Dans le contrat de revente d’énergie, on ne doit pas injecter plus de 6 kWc en pic dans le réseau. Or, mon installation faisant 9 kWc, je peux être amené à injecter plus qu’autorisé, ce que le consuel ne peut accepter.

D’ailleurs, la première société que j’avais contactée m’avait préconisé d’installer 6 kWc pour cette raison. C’est à cause de mon insistance qu’elle a accepté de me faire un devis pour 9 kWc. Si j’avais signé avec eux, mon dossier n’aurait pas passé l’étape du consuel. J’aurai dû débrancher le tiers de mes panneaux et produire beaucoup moins… mais payer l’intégralité de la commande.

Dans l’installation proposée par SOLI, l’onduleur a un paramètre qui permet de limiter l’injection au réseau à 6 kWc. Cet appareil convertit l’énergie produite par les panneaux et les distribue soit dans la maison, soit dans le réseau. Le consuel a automatiquement validé l’installation une fois qu’il a eu connaissance de ce paramétrage.

Pourquoi ai-je limité mon installation à 9 kWc ? Là encore, c’est un conseil que j’ai eu de SOLI. Au-delà, on rentre dans les installations professionnelles en tri-phasé. Cela nécessite une modification plus importante de son réseau électrique. Le coût n’en vaut pas la chandelle d’autant plus qu’avec 9 kWc, ma consommation annuelle est déjà couverte.

Et le SAV ?

Peu de gens parlent du SAV et pourtant c’est un sujet à ne pas omettre. D’ailleurs, je m’en suis peu soucié. Et pourtant, une installation de panneaux solaires, c’est quelque chose d’assez complexe et technologique donc avec une forte probabilité de panne. Mon installation est composée d’une centaine de pièces qui peuvent toutes tomber en panne.

J’ai expérimenté la panne. L’installation est reliée au réseau et l’installateur a un monitoring permanent de l’installation. En cas d’alerte, il reçoit une notification.

C’est ainsi que SOLI m’a contacté pour me signaler que j’avais un panneau qui ne produisait plus avant même que je m’en rende compte. Il a commandé la pièce de rechange et programmé une visite pour remplacer la pièce défectueuse sans aucune démarche de ma part et ce gratuitement.

Je leur ai demandé combien de temps ce monitoring allait durer. Il m’a répondu que tant qu’il est administrateur de mon installation, il recevra les notifications de panne sans effort de leur part et donc sans facturation. Chapeau !

Pour vous, quelle configuration faut-il ?

En supposant que votre toit soit suffisamment grand, bien exposé au soleil et pas caché par des arbres, vous pourriez théoriquement avoir une installation de taille infinie.

Les installations proposées pour les particuliers sont de 3 kWc, 6 kWc ou 9 kWc. Le kWc est l’unité de mesure qui calcule la capacité théorique maximale de production de la somme de vos panneaux solaires.

Pour évaluer l’installation dont vous avez besoin, il existe un moyen très simple. Regardez votre consommation annuelle d’énergie. Si elle est autour de 3 MWh, alors une installation de 3 kWc vous suffira. Pour 6 MWh, ce sera 6 kWc et pour 9 MWh, 9 kWc. A moins que votre toit ne soit pas assez grand pour y installer tous les panneaux nécessaires.

Votre installateur vous fera une visite avant de vous proposer un devis adapté à votre situation et vous expliquera en détails les options qui vous sont offertes.

Est-ce rentable ?

Oui, c’est rentable ! Il vous faudra 10 à 15 ans pour amortir votre investissement qui produira ensuite gratuitement pour vous pendant 30 ans au total.

Ma configuration est composée de 21 panneaux DualSun Flash Shingle Black 425Wc avec 21 optimiseurs Solar Edge S440 et un onduleur SolarEdge S8000H plus un système de fixation sur toit plat sans percer de trous (c’était une exigence de ma part) et m’a coûtée 20505 €TTC installation comprise. J’avais envisagé d’ajouter une batterie de stockage de 10 kW qui m’aurait coûté 9500€TTC de plus, mais il m’aurait fallu plus de 20 ans pour la rentabiliser.

La subvention, payée en une seule fois après une année a été de 3215 €.

Le dessin ci-dessous permet de comprendre très facilement le concept de l’économie annuel. Il est basé sur mes données de production de l’année calendaire 2023.

J’ai produit 9,49 MWh et consommé 7,15 MWh dans l’année. Mon installation produit donc plus que ce que je consomme.

Mais il est important de regarder la consommation instantanée, c’est à dire la consommation au moment où je produis. Je n’ai consommé que 46% de ce que j’ai produit. J’ai donc renvoyé 54% de surplus au réseau. Dans le même temps, j’ai acheté au prix du marché 2,8 MWh, soit 39% de ma consommation, coût que j’aurai pu économiser en partie avec une batterie de stockage. 61% de ma consommation ne m’a rien coûté car produite par moi-même.

Chaque année, j’économise donc à la fois sur l’énergie que j’ai revendue et le non paiement de l’énergie que j’ai produite et consommée. Dans mon cas, le prix de revente est fixé à 12,53 c le kWc et le prix d’achat à environ 22 c, soit un différentiel de 10 c.

J’ai revendu en 2023 (sur facture, avril à avril), 5821 kWc à 12,53 c l’unité, soit 730€. Dans le même temps, j’ai économisé 4350 kWc (estimation) à 22 c l’unité, soit 957€. J’économise donc 1687€/an. Je rentabiliserai donc mon installation en 10,25 ans.

Pour vous qui envisagez de faire une installation, il faudra ajuster les calculs aux nouvelles réalités du marché. Les subventions proposées ont fortement baissées, notamment le prix de la revente qui est passée de 12 c à 4 c. La revente devient ainsi peu rentable et doit donc être limitée au maximum ce qui nécessitera probablement l’achat d’une batterie de stockage, soit un investissement supplémentaire de 9500 € environ mais qui vous permettra de consommer plus de votre énergie produite et donc réduire au maximum la revente. Une solution qui n’était pas rentable avant 20 ans dans mon cas.

En conclusion, ai-je fait le bon choix ?

Oui. Sans hésiter. D’avoir des panneaux solaires et d’avoir choisi cet installateur ! Je garde un petit doute sur le non achat de la batterie de stockage, mais l’équation mathématique est formelle.

Je consomme paraît-il l’équivalent de 4 foyers. Comme je produis plus que je ne consomme, je suis serein là-dessus. J’ai payé ma part pour la planète. Je fais même profiter de mon surplus à d’autres.

Quant à cette histoire de batterie de stockage, je me dis que d’ici peu, je n’en aurai plus besoin. Je n’ai pas encore de véhicule électrique mais cela va probablement arriver prochainement et à ce moment là, ma consommation va exploser. Je pourrai profiter de ces périodes de surplus de production pour recharger mon véhicule plutôt que de le renvoyer dans le réseau. Ce sera alors peut-être le moment d’améliorer mon installation pour recharger gratuitement mon véhicule… si c’est possible.

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