19 Août 2015
L’addiction au jeu
L’addiction au jeu est une maladie qui peut aboutir à des conséquences graves comme la perte de son travail et de ses amis. Je fais partie des personnes averties. Je connais les « trucs » pour ne pas être pris au jeu. J’ai notamment une arme choc pour éviter d’être atteint : le temps. L’addiction au jeu est chronophage. Je n’ai déjà pas assez de temps pour faire ce que j’aime alors je ne risque pas de perdre mon temps avec une addiction au jeu. Et pourtant, j’ai moi aussi été pris. Gentillement. Cela n’a eu aucune conséquence dans ma vie si ce n’est de me coûter du temps. Et j’en suis justement sorti par ma botte secrète : le temps. J’ai juste prolongé l’expérience pour pouvoir faire cet article le plus complètement possible. Comment se forme une addiction au jeu ? Quelles peuvent être les conséquences ? Comment s’en sortir ? Ça n’arrive pas qu’aux autres ! Je vais répondre à toutes ces questions à travers mon expérience vécue avec le jeu 2048. Toutes les copies d’écran sont issues de mes propres parties. Ouf, c’est un jeu entièrement gratuit ! Et, cerise sur le gâteau, je vais vous expliquer comment résoudre 2048. Analyse.
Qu’est-ce que 2048 ?
2048 est disponible sur smartphones, tablettes et Internet. On peut donc y jouer en toute situation. Pour ma part, je l’utilise sur mon smartphone. A chaque fois que j’ai du temps libre, j’y joue. La partie peut être interrompue à tout moment et reprise ultérieurement, même après le redémarrage du smartphone. Donc, dès qu’on attend quelqu’un, on peut avancer un petit peu sa partie et s’arrêter à tout moment.
Les règles du jeu sont très simples. Le but est d’obtenir le nombre 2048. Au début, seules deux cases avec le chiffre 2 apparaissent. En effectuant un geste de déplacement dans l’une des quatre directions, les cases se déplacent jusqu’au bord, à moins qu’une autre case soit déjà utilisée. Si deux cases ayant le même numéro s’entrechoquent, alors elles fusionnent et s’additionnent. Deux 2 permettent d’obtenir un 4, deux 4 un 8 et ainsi de suite avec 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1024 et enfin 2048. Par contre, si toutes les cases sont remplies de chiffres et que plus aucun ne peuvent fusionner, alors la partie est perdue.
Ce jeu est simple à comprendre, mais difficile à gagner. Essayez. Vous verrez. J’ai commencé à jouer en avril/mai et, malgré mon addiction, je n’ai compris le truc qu’en juillet/août. Je sais, je suis un neuneu. C’est d’ailleurs pour cela que l’addiction est arrivée.
Comment l’addiction a commencé ?
Avec ce jeu, quand on perd, on a tout de suite envie de recommencer et réussir ! J’ai fait de très nombreuses parties et je n’ai jamais réussi à dépasser 512, et encore, je n’y suis arrivé que deux fois. Ce qui a atteint mon ego, c’est une discussion avec une collègue lorsque je lui ai parlé du jeu. Elle l’avait réussi très facilement. Et moi, je n’y arrivais pas. Je suis donc un être inférieur. C’est inacceptable. Il faut y remédier. Je me suis donc acharné et j’ai réussi à progresser jusqu’à atteindre 1024. Petite victoire !
Ce résultat est déjà énorme. Mais comment aller jusqu’à 2048 ? J’ai eu beau lire quelques articles sur Internet et vu des vidéos sur Youtube, j’avais quelques indications mais rien qui ne me permettait d’aller plus loin. Les explications insistaient sur le fait que le plus gros nombre devait rester dans un coin. Facile à dire, mais difficile à faire ! J’étais dans une impasse.
Changeons les règles du jeu
Si on n’y arrive pas à la régulière, il faut changer les règles du jeu. Qu’est-ce qui m’empêche de gagner ? C’est le trop petit nombre de cases. Si j’en avais plus, je pourrais y arriver plus facilement. J’ai ainsi découvert le jeu 2048+ avec des règles identiques. La seule différence, c’est le nombre de cases. On passe d’une matrice de 4×4 à une matrice de 6×6. Et voilà que le jeu devient plus simple. Après plusieurs tentatives, j’atteins le Saint Graal vendredi 22 mai à 13h34 : 2048 ! Notez que c’est un jour de travail, mais que je l’ai fait à l’heure du déjeuner. Je suis raisonnable. Pour l’instant !
L’addiction au jeu commence
On pourrait croire l’histoire terminée. Et pourtant, c’est là où tout commence. Vous avez pu voir sur la première copie d’écran de l’article, qu’une partie, lorsqu’on est entraîné, se joue en moins d’une demi-heure. Lorsqu’on perd, on dépasse rarement vingt minutes. Tout ceci est très raisonnable.
J’ai atteint 2048 certainement dans une durée similaire, mais il faut le reconnaître, j’ai un peu triché. Je l’ai fait en utilisant plus de cases que le jeu original. Dans ces conditions, il est beaucoup plus facile d’aller à 2048. Vous l’avez peut-être remarqué, sous « You win », un message complémentaire est affiché : « Tap to Continue ». Et oui, 2048, n’est qu’une étape. Le jeu peut continuer. J’ai donc décidé de continuer la partie.
C’est ainsi que deux jours plus tard, dimanche 24 mai à 15h12, j’ai atteint 4096 !
Comme vous pouvez le voir, je n’ai aucune technique. Le gros chiffre n’est pas dans un coin. Mais le nombre de cases est suffisant pour s’en sortir. Quand je suis à proximité du but, j’ai un peu chaud car presque toutes les cases sont occupées, mais j’arrive à m’en sortir, donc tout va bien.
Mais pourquoi je parle d’addiction ? Tout simplement pour une raison mathématique bien simple. Atteindre 4096 prend au moins deux fois plus de temps qu’atteindre 2048. S’il faut 30 minutes pour atteindre 2048, il faut donc une heure de plus pour atteindre 4096, soit au total, une heure et trente minutes.
Une fois que j’ai atteint 4096, qu’ai-je eu envie de faire ? Aller à 8192 pardi ! Mais pour y arriver, il faut au moins deux fois plus de temps, donc deux heures de plus qui s’ajoutent à l’heure trente déjà consommée, soit trois heures trente. Arrondissons à quatre heures pour simplifier les calculs.
Une nuit chargée
J’ai atteint 8192 lundi 25 mai à 9h20, donc entre le lever et le début de ma journée de travail, le lendemain de mon exploit à 4096.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que j’en ai rêvé toute la nuit au point qu’au réveil, j’ai trouvé plus important d’aller à l’étape suivante que de préparer ma journée de travail. Heureusement, cela n’empiète pas sur le travail, mais ce n’est qu’un début. Nota : je suis resté raisonnable tout le temps car lorsque j’ai empiété, j’ai compensé en restant plus tard, mais priorité n’étant pas de partir à l’heure, mais de finir le travail.
En rêver la nuit, cela veut dire que mon rêve a été animé par le mouvement de ces cases. Or, vous savez qu’on ne maîtrise pas ses rêves. Ce n’était pas des cases qui bougeaient dans mes rêves. Mais des humains. L’addiction prend le dessus.
Une journée chargée
Et c’est maintenant la journée qui va trinquer. Tout ce qu’on voit au quotidien ne sont plus que des cases qui s’assemblent. Un peu comme à l’époque de Tetris, un autre jeu gratuit sujet à addiction, où lorsqu’on empile des objets, on s’imagine à les voir disparaître une fois qu’une ligne est complète.
Je continue ma partie, et à chaque nouvel achèvement intermédiaire, je fais une copie d’écran car à tout moment, ma partie peut s’arrêter. Je vous épargne toutes les copies d’écran que j’ai pu prendre (8192 avec 1024, 8192 avec 2048, 8192 avec 4096), j’en ai plus de cent en stock.
Mardi 26 mai à 19h30, c’est la panique. Ma grille est presque saturée. Ma partie va t’elle se terminer ? Le désespoir commence à poindre son bout du nez.
Vous noterez avec cette copie d’écran que ma partie n’a toujours aucune technique. Non seulement les gros chiffres ne sont pas dans les coins, mais en plus les différentes grosses valeurs sont éparpillées un peu partout dans l’écran. Cette partie est quasiment perdue !
Et pourtant, j’ai réussi à m’en sortir ! Quelques minutes plus tard, à 19h45, le nombre 16384 est atteint !
L’addiction rend invincible
Je suis le maître du monde. J’ai réussi à m’en sortir bien que j’étais en mauvaise posture. Même sans aucune technique, je peux donc continuer ainsi à l’infini… ou presque. D’ailleurs, jusqu’où puis-je aller ? C’est une bonne question ! J’ai besoin de connaître la réponse. Il faut continuer la partie.
Revenons-en au temps consacré. Il m’a fallu 4 heures pour arriver à 8192. Il faut compter le double pour arriver à 16384, soit 8 heures, ce qui fait un total de 12 heures. Pour atteindre le nombre suivant, il faut compter au bas mot 8 heures de plus, soit une vingtaine d’heures au total, quasiment une journée sans pause. Cette partie devient aberrante !
Si vous avez du mal à visualiser la chose avec la durée, prenons le score. Le calcul du score est relativement simple. Lorsque deux nombres fusionnent, le score augmente du nombre fusionné. Ainsi, lorsque deux 2 fusionnent, le score augmente de 4. Il faut 20 000 points environ pour arriver à 2048, 45 000 points pour arriver à 4096, 100 000 points pour arriver à 8192 et 220 000 points pour 16384.
J’ai réussi à atteindre 32768, non sans mal car j’ai eu plusieurs fois chaud aux fesses. J’ai des dizaines de copies d’écran intermédiaires, notamment lorsque j’atteignais un gros nombre qui me permettrait plus tard de constituer mon nombre cible. Je vous les épargne encore une fois et vous montre directement celle du vendredi 29 mai à 12h08. Entre la copie d’écran précédente et celle-ci, la semaine est passée.
L’addiction à son maximum
Je suis maintenant à 462 000 points, donc probablement plus près de 24 heures de partie que de 20 heures. Il faut compter au minimum 24 heures de plus pour atteindre le prochain seuil. Autant vous dire que pour y arriver, mes activités secondaires vont devoir être mises de côté. Heureusement, pour ce qui est du travail, mon métier ne me permet pas de gruger du temps à mon employeur. Le plus clair de mon activité étant en contact avec d’autres personnes, je ne peux matériellement pas continuer mes parties en douce. Heureusement dirais-je !
Le seuil suivant a été atteint, non sans mal encore une fois, mercredi 3 juin à 22h11, cinq jours calendaires plus tard.
On ne peut pas arrêter une addiction
Le score de presque 975 000 points, un peu plus du double du seuil précédent, est cohérent. J’en suis donc à 48 heures cumulées de partie. Il faut compter un minimum de 48 heures de plus pour atteindre le seuil suivant qui est 131 072. Et là, je me dis qu’il faut que je m’arrête. En tant qu’informaticien, je connais les puissances de deux par cœur, mais jusqu’à 16 bits seulement. Au-delà de 65 536, je suis incapable de réciter les puissances de deux. Atteindre un nombre que je ne connais pas est absurde. D’autant plus qu’il faut que je consacre deux fois plus de temps, 48 heures de plus, pour y arriver. C’est décidé, j’arrête. De toutes façons, je suis invincible. Je l’ai prouvé. Allez, je range ! J’ai d’autres choses plus intéressantes à faire de mon temps.
Ce raisonnement est logique et raisonnable. Mais quand on est atteint d’une addiction, on est tout sauf logique et raisonnable. Il faut trouver un argument fallacieux pour continuer et le justifier. Il doit donc être compatible avec la volonté de ne pas passer 48 heures de plus à cette partie. Et cette raison, elle est toute trouvée…
Le million !
Je ne vais quand même pas m’arrêter à 975 000 points quand même ! Je suis si près du million. Il faut l’atteindre. D’ailleurs, une question intéressante se pose aux informaticiens. Le développeur y a t’il pensé ? La zone d’affichage est déjà entièrement remplie. Qu’adviendra t’il lorsqu’un chiffre sera ajouté ? La zone d’affichage sera t’elle agrandie ? La police du score sera t’elle réduite ? Ou va t’il se passer un truc tout pourri avec le nombre qui déborde ? Ça vaut le coup de le tester.
C’est ainsi que le lendemain, jeudi 4 juin à 23h05, j’ai atteint le million !
Et la réponse est : c’est la zone d’affichage qui a été agrandie. Bravo le développeur !
Et là, bien que j’arrive à un aboutissement, le vide m’emplit. Je dois trouver un autre argument fallacieux pour continuer. Et celui-ci est vite trouvé : je ne va pas s’arrêter en si bon chemin. J’ai déjà un 4096 de prêt. Courage, attaquons la case 131 072 !
Fin de l’histoire
Je n’atteindrais jamais cette case. Bien qu’ayant pris de la dextérité, ma technique de jeu reste pourrie et ce n’est qu’une succession de coups de chance qui m’ont permis d’en arriver là. J’ai encore réussi à bénéficier de quelques coups de chances mais cette fois-ci, elle a tournée. La fin de la partie a sonné dimanche 14 juin à 11h49.
Game over avec 65536, 32768 et 16384
Soit dix jours calendaires après le passage du million avec un score proche de 1,7 millions, presque le double. J’ai eu le temps de générer les nombres intermédiaires 32768 et 16384. Ces dix jours représentent à eux seuls la moitié du temps passé dans cette partie.
Je suis incapable de dire quand j’ai commencé la partie, mais le seuil 2048 a été atteint le 22 mai. Disons que j’ai démarré la partie le 21 mai. Elle s’est terminée le 14 juin, soit 23 jours après. A ce moment là, j’y jouais matin, midi et soir, dès que j’avais un moment de libre. Cela prenait tout mon temps. L’addiction était à son paroxysme.
Cette fin de partie et à la fois une désolation, tout ça pour ça, mais également une libération, ça y est, c’est fini !
Que faire ensuite ? Recommencer une partie ? Il n’en est pas question ! Avant de revenir au point où j’ai perdu, je dois refaire tout ce que j’ai traversé avant. Je n’avais pas fait le calcul à l’époque, mais cela représente une centaine d’heures en tout, l’équivalent de huit à neuf jours sans pause. Il est temps de passer à autre chose. Et je m’y suis tenu. Je n’ai jamais recommencé une seule partie de 2048+ !
Fini vraiment fini ?
Est-ce fini ? Vraiment fini ? Pour 2048+, oui ! Définitivement ! Mais au départ, je suis passé à 2048+ parce que je n’arrivais pas à gagner à 2048. Et si maintenant, avec toute cette expérience acquise, je réessayais 2048 ? Je pourrais peut-être y arriver !
Pour la petite histoire, la seconde copie d’écran de cet article, montrant un game over à 1024, je l’ai obtenue à ce moment là, dimanche 16 juin à 2h06 pour être précis. Avant, je n’étais jamais allé au delà de 512, mais comme je n’avais pas encore prévu de faire cet article, je n’ai pas de copie d’écran de ces exploits passés.
En tout cas, j’ai essayé, réessayé, réréessayé. Rien n’y a fait. Il m’a été impossible de faire mieux que 1024, et encore, ça ne m’est arrivé qu’à deux reprises, non consécutives.
Internet est mon ami
Il fallait que je me fasse aider. Et pour cela, Internet est mon ami. Je suis tombé sur cette vidéo qui démontre que la plus grosse case possible à atteindre est 131 072, celle qui était mon dernier objectif, mais avec une grille en 6×6, pas en 4×4.
131 072 est le max atteignable avec une grille 4×4
Ce résultat a été possible grâce à une fonctionnalité « Undo » qui permet de se rattraper quand les cases ne se goupillent pas correctement. Cette fonctionnalité n’existe pas sur le jeu standard. Cet objectif est donc inatteignable pour moi, surtout si je considère le temps qu’il faut accorder pour y arriver. Mon objectif à moi, c’est d’arriver à 2048 uniquement !
A la conquête de 2048
Malgré tout, cette vidéo m’a inspirée. Il y a à la fois cette notion qu’on m’avait donnée il y a plusieurs mois du gros nombre qui doit être dans le coin, mais aussi les nombres qui se succèdent en formant un serpentin. Je me suis donc attelé à tenter de reproduire ce serpentin et j’y suis arrivé le 1er août à 10h34, le premier jour de mes vacances d’été.
C’est ainsi que quelques secondes plus tard, j’ai enfin atteint l’objectif recherché quatre mois plus tôt et qui correspond à la première illustration de cet article :
J’ai enfin réussi ! Victoire ! Mais étais-ce un coup de chance ou une stratégie efficace et reproductible ?
Il s’avère que cette technique est efficace et reproductible. Dans la même partie, la première fois que j’ai atteint 2048, j’ai réussi à continuer mon serpentin pour atteindre 4096, à 12h43 le même jour après 48 minutes effectifs de jeu.
A ce moment là, j’ai eu une pensée pour un ami qui avait publié quelques jours auparavant sur Facebook une copie d’écran de son exploit. Il était lui aussi enfin arrivé à 4096. Et bien moi aussi, na !
Par contre, pour 8192, c’est une autre histoire. Ma partie s’est terminée avant et je vais vous expliquer pourquoi.
Pas de 8192 pour cette partie !
Le truc pour gagner à 2048 expliqué en détails
Pour gagner, il faut impérativement que le plus gros nombre reste dans le coin. Il ne doit plus y bouger. Le nombre de mouvement possibles dans ce jeu n’est donc pas de quatre, mais trois. C’est le nombre qui est dans le coin qui sert de référence de départ. Si dans le coin, il y a un nombre plus petit que le plus gros nombre existant sur la grille, il reste malgré tout la référence de départ. Le gros nombre, placé ailleurs, ne sert à rien. Il est hors jeu, donc inutile. On pourra tout au plus le recycler plus tard. Par contre, vous pouvez choisir le coin que vous voulez comme point de départ.
Une fois le gros nombre dans le coin, il faut qu’il ait comme voisin le nombre le plus proche de taille inférieure et ainsi de suite afin de former le serpentin que vous avez vu dans les copies d’écran précédentes. Le « truc » du jeu, c’est qu’il faut se concentrer sur une seule case, la prochaine afin de prolonger le serpentin. Toutes les autres cases sont hors jeu, donc inutiles. C’est ça le truc. Il faut se concentrer uniquement sur une seule case. Evidemment, cette case change tout le temps car le serpentin ne cesse de se rallonger et se raccourcir au gré des fusions de nombres, mais à un instant T, il n’y a qu’une seule case qui est importante.
Si hors du serpentin, vous avez une case avec un nombre plus gros, elle est inutile. Il faudra continuer à constituer votre serpentin en contournant cette case mal positionnée. En clair, cela veut dire que vous avez une colonne de condamnée. Vous ne pouvez le faire qu’une seule fois. Heureusement, vous pourrez recycler cette case plus tard car à un moment donné, elle sera à coté de la case importante du serpentin et pourra donc être fusionnée.
Autre point important, si vous avez petit nombre qui s’est inséré dans le serpentin, généralement un 2, cette case devient de facto le bout du serpentin. Toutes les autres cases du serpentin deviennent inutiles. Vous devez rapidement combler ce « trou » et fusionnant le 2 avec des nombres plus gros afin de refaire le serpentin. Il ne faut jamais laisser un petit nombre orphelin dans le serpentin !
Mais pourquoi donc n’ai-je pas pu obtenir 8192 ? Tout simplement parce qu’à chaque déplacement, le jeu produit une nouvelle case 2 ou 4 à un endroit aléatoire et que parfois, ça se goupille mal et on se bloque. Toutes les cases sont alors remplies et c’est la fin de la partie. Ce type de problème peut être contourné par l’expérience. Il est toujours possible de se rattraper. Le vrai problème est ailleurs.
Tenir plus de 50 minutes sans faire la moindre erreur de manipulation est une prouesse. L’absence du bouton « Undo » ne permet pas de se rattraper et à la moindre erreur, parfois d’inattention, c’est toute la partie qui est perdue. Dans l’image précédente, on voit qu’un 2 s’est inséré dans le serpentin. Cela sonnait le glas de la partie.
Mais pourquoi le 2 s’est-il inséré là, à ce moment là ? Deux cas de figure sont possibles.
Le premier, c’est un déplacement dans la mauvaise direction au moment où la première colonne (ou ligne) n’a que 3 éléments. Le gros nombre se décale et le 2 apparaît dans le coin à la place du gros nombre. Ce n’est pas si grave que ça. Il n’y a qu’une case qui est définitivement condamnée, mais le serpentin reste valide. La partie devient toutefois difficile à continuer.
Dans l’exemple précédent, ce n’est pas ce qui est arrivé, mais plutôt le second cas de figure. A force de se concentrer sur la case qui était importante dans le serpentin, il arrive un moment où les trois colonnes sont pleines et la quatrième vide et plus aucune cellule ne peut être fusionnée. Il n’est plus possible de faire de déplacement dans les trois directions. Il ne reste qu’un seul déplacement possible, celui qui est interdit. Mais comme on n’a pas le choix, on le fait et c’est ainsi que le 2 apparaît au beau milieu du serpentin qui est cassé. Il est impossible de se rattraper et quelques instants plus tard la partie est terminée.
Pour réussir, il faut donc réunir les 3 conditions suivantes :
- construire le serpentin et ne jamais le casser
- se concentrer uniquement sur la dernière case du serpentin
- faire attention à ne pas remplir simultanément les trois lignes et avoir dans le même temps la quatrième vide et toutes les cellules voisines fusionnées
Cela fait beaucoup de choses à surveiller à chaque déplacement. La fatigue aidant, on arrive forcément à faire une erreur. Voilà pourquoi 8192 est difficilement atteignable. J’ai fait plusieurs tentatives. J’arrive maintenant presque systématiquement à 4096, sauf accident, mais jamais à 8192.
Nota : Je viens de découvrir qu’il y a plein de vidéos d’explication sur Youtube. Ne les ayant pas regardées, je ne vous en conseillerais pas une en particulier mais si vous êtes intéressés, vous les trouverez facilement.
Undo, le bouton magique
Pour éviter de se retrouver bloqué, il faudrait juste pouvoir utiliser le bouton « Undo » pour se remettre dans une situation acceptable. Et là, ô magie, ce jeu est open source. Cela veut dire qu’il existe des variantes, gratuites elles aussi, et l’une d’entre elles s’appelle « 2048 Undo », avec Undo illimités. C’est juste ce qu’il me fallait ! Attention, il existe une autre appli qui limite à 5 Undo. Cela peut potentiellement vous mettre en difficulté.
C’est ainsi que le 17 août à 4h17 j’ai réussi à atteindre 8192 !
Et maintenant, c’est fini ?
La partie en question n’est pas terminée, mais pour moi, c’est définitivement fini. J’ai enfin trouvé une technique qui fonctionne à tous les coups. J’ai réussi à atteindre l’objectif que je m’étais fixé. Il n’y a aucun intérêt à ce que j’atteigne 16384 puisqu’avec le bouton « Undo », les erreurs sont rattrapages. Arriver à 8192 sans bouton « Undo » n’a pas d’intérêt non plus car le seul élément qui m’empêche d’y arriver, c’est le hasard dû à une probabilité très faible mais qui se produit systématiquement en raison du grand nombre de coups joués. J’ai rédigé cet article exutoire. Je vais enfin pouvoir me consacrer à d’autres choses plus intéressantes. Une page se tourne.
Edit 21/08/2015 : Voir complément à la fin de l’article.
J’ai découvert un autre jeu dérivé qui propose de paramétrer le nombre de cases dans sa grille. Mais cela ne change rien, le procédé reste le même. Un autre a remplacé les nombres par des couleurs. Un peu compliqué pour mon cerveau. Un autre utilise les lettres de l’alphabet à la place des nombres. Il existe plein de variantes, mais dans tous les cas, le « truc » reste le même.
Revenons au sujet de l’analyse d’expert
L’analyse d’expert voulait traiter de la problématique de l’addiction au jeu au travers de ma propre expérience avec le jeu 2048. L’expérience étant racontée, le principe de la montée de l’addiction étant montré, il est temps de revenir sur les conséquences de l’addiction.
Freemium, je te hais
Les jeux Freemium sont des jeux gratuits à télécharger et utiliser librement, mais, pour pouvoir avancer dans les niveaux, il est préférable, certaines fois indispensable, d’avoir des bonus. Ces bonus s’achètent à l’unité et valent généralement moins d’un Euro, une somme que tout un chacun dépense sans réfléchir. Il existe également des packs à 5 Euros avec 10 bonus inclus, soit 50% de bonus gratuits, et d’autres bien plus chers. Le but de l’éditeur du jeu Freemium est de vous faire acheter ces bonus.
Avec 2048, il n’y a aucun bonus à acheter. C’est un jeu totalement gratuit. La seule perte due à l’addiction à ce jeu est le temps. Imaginez maintenant que pour changer de niveau, vous devez acheter un bonus, ou plutôt, à chaque fois que vous faites une erreur, vous devez racheter une vie. Sur des jeux addictifs où l’on peut rester une centaines d’heures, ce n’est pas 1 Euro qu’on dépense, mais 1 000 Euros, voire 10 000 !
Imaginez maintenant que c’est votre enfant qui joue et que son compte est rattaché à votre carte bleue. Il joue sans cesse et sans s’en rendre compte, voilà 1 000 ou 10 000 Euros qui disparaissent de votre compte en moins d’un mois.
Tout ceci, ce n’est pas du rêve, c’est la réalité. Ces exemples remplissent les pages de faits divers. Les Freemiums les plus connus sont Angry Birds, Candy Crush Saga et Clash of Clans. Les sociétés éditrices font fortune et certaines sont même cotées en bourse. Les familles utilisatrices pleurent de voir des milliers d’Euros disparaître de leur compte d’un coup, souvent un montant supérieur au salaire mensuel du chef de famille. Tout ça, juste à cause de l’addiction à un jeu stupide.
Jeu en réseau, je te hais
Le jeu en réseau est un autre fléau qui n’atteint pas le portefeuille, mais la vie sociale. Ce sont généralement les adolescents masculins qui se font avoir, mais pas que. Les jeux les plus connus sont Counter Strike et World of Warcraft. Ce sont généralement des jeux de guerre entre amis, chacun derrière son écran. Chacun peut donc jouer chez soi avec ses amis. Ce n’est donc plus la peine de les voir vu qu’on joue avec tout le temps. Dans ces jeux, le proverbe « les absents ont toujours tort » est totalement vrai. Le jeu continue, même si on est déconnecté. Il tourne 24h/24. Sur cette planète, il fait toujours jour quelque part. Les parties sont donc actives 24h/24. Etre absent est une plaie car on peut se faire attaquer pendant son absence. Il faut donc rester en ligne le plus souvent possible. En plus de perdre toute vie sociale, on perd le sens de la vie tout court. On reste mono-activité jour et nuit. Au point même, pour certains, d’en mourir. Des faits divers évoquent des joueurs qui sont morts après avoir joué trois jours consécutifs sans dormir, ni se nourrir, ni s’hydrater.
Un jeu en réseau qui peut entraîner au mieux la perte de toute vie sociale, au pire la mort non virtuelle, c’est finalement pire qu’un Freemium qui vide votre compte en banque.
Je vais me refaire
Les personnes touchées par l’addiction aux jeux d’argent se reconnaissent facilement. Ils disent : « je vais me refaire ». Ce sont des pros. Ils connaissent toutes les ficelles du jeu. Et pourtant ils perdent encore et encore. Mais là, c’était de la malchance. La prochaine fois, ils vont se refaire. Sauf que c’est toujours la même histoire, ils continuent à perdre.
Les jeux d’argent ont été conçus pour que le gagnant soit toujours celui qui organise le jeu. Parfois, le gros lot tombe. C’est pour faire perdurer le rêve. Le dernier exemple que j’ai en tête, c’est cette personne qui a fait un pari sportif en état d’ébriété, pariant qu’une équipe improbable gagnerait 7 à 1 pendant la coupe du monde de football. Et c’est arrivé, justement pour cette équipe, ce match et cette coupe du monde. La parieur est maintenant riche. Le PMU se vante qu’une personne a gagné le gros lot au Quinté en faisant un pari Spot, c’est à dire un pari dont les chevaux ont été choisis automatiquement par un ordinateur. Là encore, c’est un gros coup de chance. Au casino, une personne est rentrée avec une seule pièce, l’a mise dans une machine à sous et a touché le gros lot. Encore une fois une belle histoire. Tout comme les quelques centaines de millionnaires du Loto qui ont eu la chance de cocher les bons numéros.
Mais tout cela reste des coups de chance qui se produisent tout à fait naturellement selon la loi des grands nombres, mais ça n’arrive qu’aux autres. Pour que cela tombe sur soi, c’est une autre histoire. Et pourtant, certaines personnes s’accrochent à ce rêve et parient sans compter des montants bien au-delà de leurs capacités financières et vont même jusqu’à s’endetter lourdement. On y perd son mariage, son travail, ses amis et potentiellement la vie si l’on a emprunté à une tête de réseau de la mafia et qu’on n’est pas en mesure de rembourser. Les retards de paiement sont fatals.
Jouer aux jeux d’argent avec raison
En matière de jeux d’argents, il n’y a pas cinquante solutions pour jouer avec raison. Il faut définir un budget avant de commencer à jouer et s’y tenir. Il n’y a pas de « Je vais me refaire » qui tiennent. Le budget doit être en phase avec ses revenus et surtout compatible avec le plaisir que l’on cherche à en tirer. Il faut partir du principe que cet argent est perdu. Les gains, c’est du bonus. En cas de gains, il faut le plus rapidement possible mettre de coté sa mise de départ afin de se rembourser et ne plus y toucher. Les autres parties doivent être jouées uniquement avec les gains obtenus. Ne pas oublier de mettre régulièrement de coté ses gains supplémentaires, sinon on ne repartira jamais avec un gain. Et quand le solde est perdu, il faut arrêter de jouer. Pas question de puiser sur les gains précédents.
Quelques conseils de jeux
Si vous allez au casino, préférez les tables de Black Jack. C’est là que vous avez le plus de chance de gagner. Mais c’est du gagne petit. Vous ne gagnerez guère plus qu’entre 50% et 100% de votre mise initiale en une heure. Mais c’est déjà ça.
Avec la roulette, la martingale est inefficace. La martingale consiste à jouer une couleur, rouge ou noir, et miser deux fois le montant lorsque l’on perd pour se refaire. Malheureusement, si l’on perd plusieurs fois consécutivement, on ne peut plus miser. D’abord parce qu’on a dépensé tout son argent vu qu’à chaque fois la mise est doublée et ensuite parce qu’on dépasse le plafond autorisé de mise pour une partie. J’ai essayé une autre technique dérivée qui était plus prometteuse (j’ai gagné 100 Euros dans l’histoire) mais la loi des grands nombre fait qu’au final le gain n’est pas reproductible. Attention : certaines roulettes on un zéro, mais aussi un double zéro. Vos probabilités de gains sont alors plus réduites.
Les machines à sous sont des puits sans fond. Autant jeter vos pièces dans un puits en faisant un vœu. Vous gagnerez probablement plus.
Le Loto, c’est du pur hasard. Vous gagnerez de temps en temps juste de quoi rembourser une mise, mais le gros lot, ce n’est pas pour vous.
Les courses de chevaux sont moins aléatoires, mais il faut bien connaître le milieu pour vraiment gagner de l’argent. Si vous voulez gagner à coup sur, jouez un simple placé. Vos gains seront généralement inférieurs à votre mise. Par contre, si vous perdez, vous perdez votre mise. Il faut donc que vous gagniez plusieurs fois de suite pour rattraper une seule perte.
Les paris sportifs, c’est une arnaque. La plupart des parieurs parient sur le football et généralement sur le fait que l’équipe qu’ils soutiennent va gagner. Or, dans un pari sportif sur le football, il y a 3 choix possibles : l’équipe A gagne, l’équipe B gagne ou match nul. Si on perd, on perd sa mise. Si on gagne, on gagne moins que sa mise. Mais il y a le risque qu’il y ait match nul. Parfois, le gain n’est que de 1 centime pour 1 Euro joué si l’équipe est archi favorite.
Le poker, c’est un jeu de celui qui aura la plus grosse et je ne parle pas forcément de main. Je ne m’étalerais pas dessus. Sachez juste qu’au final, il y a beaucoup de participants, mais un seul gagnant. Pour gagner, il faut de la stratégie, mais également de la chance. Je le placerais au même niveau que les paris hippiques, sauf que là, le jockey, c’est soi-même.
Selon les jeux, l’organisateur ponctionne entre 1% et 30% des mises et redistribue le reste aux gagnants. Les vrais gagnants, ce sont bel et bien les organisateurs de ces jeux.
SOS addiction
En France, 17% des joueurs en ligne sont atteints d’addiction, 1,3% de la population si l’on inclue les joueurs en ligne et en réel. De nombreuses mesures ont été mises en place pour aider ces personnes.
Il existe tout d’abord un numéro de téléphone « Joueur Info Service » pour se faire aider. Tous les sites de jeux en ligne doivent afficher sur leur page d’accueil un bandeau avec un message d’avertissement et un lien vers le site d’aide. Pour pouvoir jouer, il faut montrer patte blanche. Vous pouvez créer un compte avec une fausse identité, mais le montant qui peut être joué est limité et surtout, vous ne pourrez pas retirer vos gains tant que vous n’avez pas justifié votre vraie identité. Vous pouvez vous inscrire au fichier centralisé des interdits de jeu ou être inscrit par décision judiciaire. Dans ce cas, tous vos accès aux jeux en ligne sont bloqués, mais également les accès aux casinos réels. Pour entrer dans un casino, vous devez montrer votre carte d’identité. Elle sert à la fois à vérifier que vous êtes majeurs, mais surtout à s’assurer que vous n’êtes pas inscrit au fichier des interdits de jeux.
Le jeu, c’est comme l’alcool. Il faut le consommer avec modération pour le plaisir et ne pas oublier qu’il y a plein d’autres choses passionnantes à faire dans la vie. D’ailleurs, je vais arrêter cette très longue analyse d’expert sur cette phrase et passer à autre chose.
Edit 21/08/2015 2h35
Je n’ai pas pu m’empêcher, la partie n’était pas terminée, j’ai continué à jouer.
Serpentin pour arriver à 16384
Mais cette fois, c’est vraiment fini car j’ai déconné et suis arrivé à Game Over sans m’en rendre compte et le jeu a un bug. Quand on arrive à Game Over, on ne peut plus revenir en arrière. Game over reste affiché en permanence. Il faut recommencer une nouvelle partie.
Franck Beulé
Coach Agile, expert des technologies de l’Internet et en ergonomie du Web
Article intéressant.
Par contre toute addiction n’est pas nuisible.
On peut être accroc à la connaissance (bon pour le cerveau), au travail , au sport (bon pour la santé).
Pour ma part, être accroc à une discipline, en plongeant dans les méandres de celle-ci, pour , au final, créer une chose qui reste, est la plus belle des addictions.
Cordialement, J. L
Je parlais en effet d’addiction au jeu et pas d’addiction en général.
Ouf ! J’ai tout lu ! Intéressant.
Mais je ne suis pas d’accord avec Jacques. Pour moi, toute addiction, quelle qu’elle soit, est nuisible. Même au travail, même au sport.
Je connais personnellement quelqu’un qui est accro au sport. Je peux assurer que si c’est différent, ce n’est pas beaucoup plus joli à voir qu’un accro à Counter Strike ou aux jeux d’argent. Et c’est tout sauf bon pour la santé.
Sur ce je vais me faire une petite partie de 2048…
Je vois que je ne suis pas le seul à avoir atteint , sans UnDO, le record 16384.
Je pense qu’on ne peux pas aller au delà.
Ceci dit, Gabriele Cirulli, l’auteur du 2048, affirme a homologué 8192 comme record. Voir:
https://www.cnews.fr/media/2014-04-01/2048-le-jeu-qui-rend-fou-en-dix-chiffres-670100
Bonne continuation et bonne chance si vous souhaitez battre ce record.
Je vois que je ne suis pas le seul à avoir atteint , sans UnDO, le record 16384.
Je pense qu’on ne peux pas aller au delà.
Ceci dit, Gabriele Cirulli, l’auteur du 2048, affirme a homologué 8192 comme record. Voir:
https://www.cnews.fr/media/2014-04-01/2048-le-jeu-qui-rend-fou-en-dix-chiffres-670100
Bonne continuation et bonne chance si vous souhaitez battre ce record.