25 Juil 2012
Les utilisateurs ne comprennent pas les mises à jour logicielles
Il y a tout juste un an, je publiais une analyse d’expert « Les mises à jour logicielles : automatiques ou pas ? » consacré à la nécessité ou pas de rendre automatique les mises à jour logicielles pour le grand public. Il y a des avantages à le faire automatiquement, voire même de manière silencieuse. En effet, avec la multiplication des logiciels, notamment sur les téléphones et les tablettes, les mises à jour sont tout autant multipliées. Il n’est pas rare, quand j’attends plus d’une semaine avant de faire une mise à jour, d’avoir trente applications à mettre à jour. Avant, on se limitait à l’utilisation de trois ou quatre logiciels qui se mettaient à jour tous les deux ans. Il y avait moins de raisons de se poser des questions. Autre avantage, en ayant eu cette pratique, on n’aurait pas eu à supporter la compatibilité avec de vieilles versions de navigateurs, notamment Internet Explorer. Et cela coûte cher de vouloir être compatible avec ces anciennes versions. C’est d’ailleurs le choix qu’a fait Chrome et Firefox qui font maintenant des mises à jour automatiques toutes les six semaines, mais en plus silencieuses. Parmi les inconvénients, il y a le risque que la nouvelle version ne fonctionne pas correctement avec les plugins et autre applications que l’on utilise. Adobe Flash a longtemps eu cette réputation. Dilemme !
Skype, récemment acquis par Microsoft, a fait une étude sur la compréhension des utilisateurs de l’utilité des mises à jour logicielles. Les résultats sont très intéressants car ils corroborent ce que j’indiquais dans cette analyse d’expert un an plus tôt. La plupart d’entre eux n’y voient pas d’intérêt, si ce n’est d’attendre et de rester bloqué jusqu’à ce que la mise à jour soit terminée. Beaucoup craignent de répondre « oui » à une proposition de mise à jour de peur qu’elle provienne d’un virus. C’est d’ailleurs l’un des principaux vecteurs de diffusion des virus : tromper l’utilisateur.
Si avec ça vous n’êtes pas convaincus qu’une mise à jour automatique, forcée, silencieuse et si possible transparente de tous les logiciels grand public n’est pas une bonne chose pour l’humanité, j’aurais du mal à vous trouver d’autres arguments. En attendant, j’utilise quotidiennement Chrome depuis longtemps et ne me rend pas toujours compte de ses mises à jour. C’est si plaisant…
Pour en savoir plus, lisez la synthèse de cette étude Skype publiée par PcINpact.
Je suis d’accord sur le fond mais il y a tout de mêmes quelques arguments contre :
• il m’est arrivé, lors d’une mise à jour d’application iPhone de lire les modifications et d’y trouver uniquement « ajout de la publicité ». Je ne l’ai évidemment pas faite et n’aurais pas du tout apprécié qu’elle se fasse silencieusement et automatiquement.
• les mises à jour des systèmes d’exploitation provoquent parfois des problèmes plus ou moins bloquant pour l’utilisateur. Et ces problèmes sont même de moins en moins exceptionnels. Une entreprise utilisant le même système d’exploitation qu’un particulier, comment la différencier de ce dernier et éviter dès lors le blocage de son flux de travail ?
Dans tous les cas, le mieux reste de laisser le choix à l’utilisateur, comme le fait Flash dans ses dernière versions, avec comme case cochée par défaut « laisser Adobe Flash Player effectuer les mises à jour automatiquement », afin d’englober tous ceux qui ne fond pas attention, et de permettre aux autre de choisir.
Oui, c’est le risque. C’est pour cela qu’il y a débat. Mais ne pas faire les mises à jour n’est intéressant que pour 1% de la population, voire moins. Quand on voit les coûts astronomiques qu’ont coûté certains projets à devoir rester compatibles avec de vieux navigateurs comme IE6, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Supporter plusieurs versions simultanément est un vrai casse-tête pour les développeurs.
Après, on peut toujours être moins radical et ne supporter que la version N et la version N-1 et forcer la mise à jour de la version N-1 quand la version N+1 sort…