La puissance des mises à jour automatiques et silencieuses

Vous savez bien que je suis un fervent défenseur des mises à jour automatiques et silencieuses plutôt que de solliciter l’accord de l’utilisateur. La plupart des utilisateurs sont en effet bien incapables de maîtriser le concept de l’opportunité ou pas de faire des mises à jour de leurs logiciels. Je m’étais déjà étalé sur le sujet en juillet 2012 dans  Les utilisateurs ne comprennent pas les mises à jour logicielles, en juin 2012 dans  Un site marchand crée une taxe pour les utilisateurs d’Internet Explorer 7, en décembre 2011 dans Internet Explorer se mettra à jour automatiquement dès janvier et en juin 2011 dans  Les mises à jour logicielles : automatiques ou pas ?

Clubic diffuse une mise à jour des navigateurs Internet utilisés dans le monde. Le bilan est éloquent. Analyse.

Internet Explorer a la plus grosse fragmentation, les versions 8 à 11 représentent respectivement 20,64%, 8,96%, 11,05% et 10,42%. La version 8 reste la plus utilisée car c’est la dernière supportée sur Windows XP qui subit lui aussi une fragmentation importante, encore 1/3 des PC sous Windows sont encore avec cette version qui ne sera plus maintenue dans trois mois. Pire, la version 6 qui est restée pendant de longues années sans mises à jour représente toujours 5%. Impressionnant quand on sait à quel point ce navigateur est obsolète. A l’inverse, Chrome qui pratique les mises à jour automatiques et silencieuses a 12,88% de parts de marché avec la version 31 dernière du nom et 0,45% avec la version 30, soit presque rien vu qu’une version est mise à jour toutes les six semaines.

A votre avis, qui a les coûts de maintenance les moins importants ? Internet Explorer ou Chrome ? Et ça apporte quoi ? Où est la valeur de devoir être compatible avec 6 versions différentes et hétérogènes du même navigateur ? Ne pensez-vous pas que la politique de Chrome est bien meilleure ? Imaginez la combinatoire à tester pour rendre compatible toutes ces versions avec deux ou trois autres logiciels qui suivent la même politique. Un simple suicide intellectuel qui aboutit à la décision de nombreuses grandes entreprises : ne faire aucune mise à jour logicielle par crainte d’avoir des problèmes et faire l’impasse sur l’innovation technologique apportées par les nouvelles versions. Un choix pas vraiment glamour !

Dans un autre contexte, iOS propose un bouton « Tout mettre à jour » dans son AppStore, mais oblige à ce que l’utilisateur clique explicitement sur le bouton. Bilan, il doit le faire tous les jours car vu le nombre croissant d’applications, il y a toujours une mise à jour à faire. Et c’est vraiment ennuyeux. J’ai voulu faire la grève d’appui sur ce bouton. Bilan, au bout d’une semaine, j’avais 50 mises à jour en retard. L’horreur! Sur Android, je n’ai pas ces soucis car il est possible de programmer les mises à jour automatiquement et sans intervention humaine dès que l’on est sur une connexion Wifi. Le bonheur ! Avec Windows, c’est plus compliqué, car tout peut être automatique mais une fois sur deux, la machine est redémarrée automatiquement alors qu’on était en train de travailler dessus. Vraiment intrusif ! En plus, ces mises à jour automatiques ne s’appliquent pas aux applications téléchargées via le store de Windows 8 avec lesquelles il faut faire une mise à jour avec intervention manuelle. Pas très cohérent pour un même éditeur !

Si vous êtes aujourd’hui sur Windows 8.1, Mac OS X 10.9.1, Android 4.4.2 ou iOS 7.0.4 et que vous utilisez Internet Explorer 11, Firefox 26, Chrome 31 ou Safari 7.0.1, vous n’êtes probablement pas concernés par cet article.

Franck Beulé
Coach Agile, expert des technologies de l’Internet et en ergonomie du Web

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